L'Unilet s'investit dans l'irrigation raisonnée

Irrigation de salades

L'irrigation pilotée fait partie des solutions principales envisagées pour faire face à l'évolution climatique.

Crédit photo AkuAku/Adobe stock
L’interprofession des légumes en conserves et surgelés (Unilet) expliquait récemment les efforts déployés par la filière afin de s’engager dans une démarche globale de réduction de la consommation d'eau. Une action par ailleurs intégrée au sein d'un vaste programme de RSE lancé durant l'été 2022.

Dans sa communication, l’interprofession entend d’abord répondre aux critiques souvent formulées à l’encontre des maraîchers concernant une sur-utilisation de la ressource. L’Unilet précise que l’industrie légumière en France dépense en moyenne 950 m3 d’eau par hectare et par an, là où les cultures irriguées consomment autour de 1.350 m3 (moyenne pondérée).

Elle explique aussi que pour certains légumes cultivés sur des cycles courts, un fort manque d’eau au mauvais moment peut compromettre définitivement la qualité de la récolte. Alors que pour les cultures céréalières, une « mauvaise passe » peut se rattraper si les conditions météo s’améliorent durablement. De plus, le changement climatique complique la tâche avec des périodes de sécheresse qui se multiplient et des températures souvent plus élevées.

Quels leviers pour diminuer la consommation d’eau ?

Les objectifs sont clairs : le plan d'action « Les légumiers de demain » proposé par l'Unilet doit permettre la mise en place de procédés d'amélioration pour 60 % des parcelles cultivées afin qu'elles adoptent une utilisation « raisonnée » de la ressource en eau.

Pour faire face à cet enjeu majeur de la transition agroécologique, 3 solutions principales sont privilégiées à l’heure actuelle :

  • le développement de l’irrigation pilotée ;
  • l’amélioration de la résistance des légumes au stress hydrique ;
  • le recours aux procédés de réutilisation des eaux.

La baisse globale de la consommation s’obtient par la multiplication de petits ajustements. Les exploitations les plus avancées sur le sujet ont fait réaliser leur bilan hydrique. L’analyse de leurs végétaux et de leur sol permet de déterminer si la culture a besoin d’eau ; si oui, quand et quelle quantité précisément. Ceci permet d’apporter les quantités optimales. Des systèmes d’irrigation automatisée par rampes prennent alors le relais.

D’autres procédés permettent encore de réduire la consommation, comme la micro-irrigation, qui est plutôt compatible avec les activités de maraîchage.

Faire les « bons choix »

Côté plantes, l’Unilet prône diverses techniques pour améliorer son bilan hydrique. On peut citer le recours aux couverts végétaux en interculture afin de favoriser l’infiltration. Il y a aussi des « bons choix » à faire de la part des agriculteurs. Certaines variétés plus gourmandes en eau sont ainsi délaissées. On conseille aussi d'éviter les cultures qui se développent tardivement, comme les épinards d’été, qui imposent forcément un arrosage plus important.

L’interprofession n’oublie pas non plus les travaux de recherches. Car bon nombre de créations variétales sont désormais centrées autour de la problématique du stress hydrique.

Enfin, les représentants des légumiers s’intéressent aux questions de la réutilisation des eaux recyclées, voire des eaux usées, une fois retraitées. Se servir des volumes déjà prélevés par l’industrie alimentaire pour les opérations de transformation permettrait d’économiser de grandes quantités d'eau.

« La réglementation actuelle ne permet pas la réutilisation des eaux usées industrielles pour la préparation des denrées dans les entreprises alimentaires. Notons qu’un décret est actuellement en discussion sur le sujet », précise l’Unilet.

Ce texte a de bonnes chances de voir le jour puisque chacune des parties y trouverait un avantage. Pour aller plus loin, l'idée du développement de mini-stations d’épuration sur les sites industriels de transformation des légumes permettrait presque d’arriver à une gestion de la ressource en économie circulaire. Une réalité peut-être pas si loin qu’il n’y paraît.

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