L’asperge en plein développement chez Fleuron d’Anjou

asperge blanche sous serre

Chez Fleuron d'Anjou, 90 % des volumes correspondent à de l’asperge blanche, soit 600 t, complétés par 100 t d’asperge verte sur la saison.

Crédit photo O.Lévêque/Pixel6TM
À 700 t d’asperge actuellement, la coopérative ligérienne Fleuron d’Anjou souhaite atteindre les 1.000 t à 5 ans. Une ambition forte, pour peser auprès de la GMS. Pour y arriver, il convient de séduire de nouveaux producteurs. Si la culture semble rentable, elle est cependant très technique et exigeante en main-d’œuvre.

La saison de l’asperge tourne à plein régime chez Fleuron d’Anjou ce printemps 2024. Sur la station de conditionnement et d’expédition d’Allonnes, au nord de Saumur, la coopérative prépare jusqu’à 120 t/semaine grâce à 80 saisonniers en pic de saison. Brahim El Hasnaoui, responsable commercial Fleuron d'Anjou, précise : « Mais nous sommes très météo-dépendant sur l’asperge, il est donc difficile d’anticiper les cadences de production. »

Sur la coopérative, 90 % des volumes correspondent à de l’asperge blanche, soit 600 t, complétés par 100 t d’asperge verte sur la saison. 150 t sur les 700 sont produites en bio. Le tout est produit par 25 producteurs sur les 50 agriculteurs que compte la structure.

Il y a moins de 10 ans, la coopérative n’atteignait que 300 t/an. Elle vise aujourd’hui un volume de 1.000 t à 5 ans, soit entre 250 et 300 ha de cultures.

« Nous avons besoin de volumes pour peser auprès de la GMS, qui représente 70 % de nos débouchés. Et notre station d’Allonnes a les capacités de ces futurs volumes », indique Baptiste Richard, responsable technique chez Fleuron d’Anjou.

Guillaume Thomas
Guillaume Thomas cultive 16 ha d’asperges entre Angers et Saumur. Il est administrateur de la coopérative Fleuron d’Anjou et vice-président d’Asperges de France,
Crédit photo : O.Lévêque/Pixel6TM

L’asperge, un bon complément

En moyenne, les producteurs cultivent 6 à 7 ha d’asperge. Certains peuvent atteindre les 15-20 ha. C’est le cas de Guillaume Thomas. Installé sur 60 ha de cultures aux Rosiers-sur-Loire et à Saint-Mathurin-sur-Loire, il cultive 16 ha d’asperge.

Administrateur de la coopérative Fleuron d’Anjou et vice-président d’Asperges de France, il produit des légumes sur un total de 30 ha, avec également de l’échalote IGP d’Anjou, de la rhubarbe, des courges, des navets et rutabaga. Sur l’autre moitié de l’exploitation, il produit du maïs semences et de la semence de trèfle, ainsi que du blé.

Outre un salarié permanent, Guillaume Thomas emploie des saisonniers : « Sur la saison de l’asperge, de janvier à juin, j’embauche entre 20 et 25 personnes. Ensuite, jusqu’en octobre, je ne garde que 10 à 15 saisonniers, pour le ramassage des légumes. Il y a un vrai travail de fidélisation de la main-d’œuvre, notamment pour l’asperge, grâce à la diversité de production de légumes, ce qui permet d’étaler le travail sur l’année, et ne pas se concentrer uniquement sur le début de saison. »

Baptiste Richard
Pour Baptiste Richard, responsable technique chez Fleuron d’Anjou, il faut compter 12.000 €/ha d’implantation avec l’achat des griffes.
Crédit photo : O.Lévêque/Pixel6TM

Différents créneaux de production

Particularité chez le producteur, différents types de culture : sous serres, sous double bâche en plein champ et sous bâche simple en plein champ. « Cela permet de jouer sur la précocité, au-delà du travail des variétés », indique le producteur, qui estime à 5-8 t/ha le rendement obtenu, selon l’âge de l’aspergeraie.

Sur les 200 ha d’asperge que compte Fleuron d’Anjou, seul 1,5 ha correspond à de la production sous serre. « Cette technique permet de gagner en précocité, même si nous préférons la technique de l’arceau avec double bâche qui ne mobilise pas de serre uniquement sur les asperges », note Baptiste Richard.

Chez Fleuron d’Anjou, 15 % des asperges sont produites sous double bâche, et 15 % sous plastiques spécifiques, soit 1/3 en technique précoce. Un autre tiers est cultivé en créneau normal, et le dernier tiers en créneau tardif.

« Des techniques existent, comme mettre les bâches avec le côté blanc à l’extérieur, pour ralentir la croissance, puis le côté noir dessus pour booster la pousse », poursuit le technicien.

Un investissement conséquent, mais rentable

Souhaitant accroître ses volumes d’asperges, Fleuron d’Anjou vient de lancer son programme de recrutement de producteurs.

Baptiste Richard rappelle les exigences économiques de la culture : « Il faut compter 12.000 /ha d’implantation avec l’achat des griffes, passées de 35 à 42 centimes en 5 ans. À ce montant, il faut ajouter l’acquisition de matériel spécifique : butteuses, bâches, machines d’assistance de récolte pour soulever les bâches, caisses, convoyeurs/laveurs, etc. L’asperge demande énormément d’investissement. Nous essayons donc de travailler sur des systèmes de financements, pour aider de nouveaux producteurs à se lancer. La question de la main-d’œuvre est aussi stratégique, d’où l’intérêt d’intégrer l’asperge dans une diversité de productions, pour fidéliser ses emplois, comme l'a fait Guillaume Thomas. »

Mais, il l’assure, l’asperge est rentable et c'est une valeur sûre. Le producteur est également de cet avis. Acheté en moyenne entre 3 et 5 € au producteur (jusqu’à 10 €/kg en début de saison), le kilogramme d’asperge se vend entre 5 et 7 € au consommateur en pleine saison, quand les premières sont parfois valorisées 20 €/kg.

« L'enjeu est de réussir à produire sur les différents créneaux, notamment le plus précoce, pour Pâques, indique Guillaume Thomas. Même si l'objectif est bien de soutenir la consommation de l'asperge tout au long du printemps ! »

Fleuron d’Anjou asperges blanches
Souhaitant accroître ses volumes d’asperges, Fleuron d’Anjou vient de lancer son programme de recrutement de producteurs.
Crédit photo : O.Lévêque/Pixel6TM

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