Les arboriculteurs toujours en colère, la FNPF poursuit le mouvement

Les arboriculteurs aussi se mobilisent pour défendre leur métier. 

Crédit photo FNPF
Si le Premier ministre, Gabriel Attal, s’est rendu à Carbonne (Haute-Garonne) vendredi 26 janvier pour annoncer quelques mesures concrètes, son discours n’a pas été suffisant pour rassurer les agriculteurs.

Lundi 29 janvier, plusieurs blocages sont annoncés. « Les manifestations devraient au minimum durer toute la semaine », précise Gilles Baraize, directeur de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), rappelant que ces rassemblements s’effectueront dans le respect des biens et des personnes.

Dix mesures immédiates…

Vendredi 26 janvier, certains agriculteurs se sont sentis « écoutés » par le premier ministre, Gabriel Attal, et sa série de mesures pour aider le monde agricole qu’il dit « avoir compris ». Il a annoncé dix mesures de simplification dites « immédiates » portant notamment sur des délais de recours contre les projets agricoles. Il est revenu sur la hausse sur le GNR agricole (gazole non routier), prévue dans la loi de finances, qui est annulée.

Il a évoqué une aide d’urgence de 50 millions d’euros pour la filière bio. Et a promis de faire respecter les lois Egalim en sanctionnant ceux qui ne la respectent pas et en intensifiant les contrôles, notamment sur la « francisation », avec une centaine d’inspecteurs de la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF). Une mesure qui arrive bien tard.

« La première loi Egalim date de 2018, cela fait bien longtemps que ces contrôles et ces sanctions auraient dû être effectifs », indique Anthony Oboussier, arboriculteur dans la Drôme.

Pour l'arboriculteur, qui avait posté une vidéo sur son compte Youtube afin d'expliquer les raisons des manifestations, plusieurs sujets n'ont pas été abordés, comme la surtransposition réglementaire ou la concurrence déloyale. « Le discours avait bien débuté avec une véritable lettre d'amour aux agriculteurs. Mais après les annonces, il y a encore beaucoup de vides », poursuit-il. 

… mais insuffisantes 

Dans un communiqué vendredi, la filière fruit, représentée par la FNPFruits, la Gefel, l’AOP Pêches et Abricots, l’ANPP, l’AOP Raisins, l’AOP Cerises et l’AOP Prunes a ouvert son cahier de doléances.

La distorsion de concurrence est un point essentiel du blocage. « C’est une problématique commune à toutes les filières », rappelle Gilles Baraize. La filière fruits demande l’abrogation du décret 2020-1601 du 16 décembre 2020 afin de réautoriser immédiatement en France les insecticides anti-pucerons (Acétamipride, Flupyradifurone et Sulfoxaflor). Des produits qui sont disponibles et utilisables partout ailleurs en Europe.

Sur le même volet, la loi Agec. « il faut répondre immédiatement à l’injonction de l’Europe sur les emballages plastiques en suspendant le décret n° 2023-478 du 20 juin 2023 concernant l’article 77 de la loi Agec pour conserver des emballages garantissant la qualité et la visibilité de nos fruits comme partout ailleurs en Europe », ajoute la filière fruit.

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Un plan de souveraineté qui n’est pas à la hauteur !

« Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, avait promis que son plan de souveraineté fruits et légumes, tant attendu, révolutionnerait la filière. Mais en un an, il ne s’est rien passé et nous sommes déçus », souligne Gilles Baraize. C’est un dispositif qui ne convient pas aux arboriculteurs et aux maraîchers.

La filière fruit demande : « Concentration des moyens d’aide à la rénovation du verger pour les 5 ans à venir avec un seul appel à projet national doté de 10 millions d’euros par an et ouverture d’un seul guichet pour les agroéquipements en fruits et légumes, sans liste prédéfinie de matériels. »

Un contrôle unique !

Gabriel Attal souhaite instaurer un « contrôle unique », avec pas plus d’un passage annuel sur l’exploitation dans le cadre des contrôles administratifs. Un point positif dans son discours.

« Si cela est mis en place, ce sera une bonne chose. La FNPF échange avec l’Office français de la biodiversité de manière régulière. Pour nous, il serait pertinent que les inspecteurs soient formés au milieu agricole et détiennent une certaine connaissance sur l’usage des produits phytosanitaires, car pour contrôler il faut connaître », précise Gilles Baraize. La filière fruit souhaite que les contrôleurs disposent d’un Certiphyto par exemple.

Même si quelques annonces semblent être intéressantes, pour la FNPF et ses arboriculteurs, ce n’est pas suffisant. « En plus des blocages, nous allons poursuivre la communication auprès du ministre de l’Agriculture en lui listant nos réclamations. Et en région, nous allons prendre contact avec les parlementaires », explique le directeur de la FNPF.

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