Pour 2024, l’AOPn Asperges de France table sur 6.200 tonnes de récoltes, légèrement en recul par rapport au prévisionnel 2023.
« Les volumes devraient être constants, malgré un recul de 7 % des surfaces de production sur l’AOPn. Pour autant, plusieurs de nos adhérents lancent des campagnes de recrutement, comme Copadax, Arterris, Maïsadour ou Fleuron d’Anjou », se félicite Astrid Etèvenaux, directrice d’Asperges de France.
La structure représente 30 % des volumes nationaux, avec la majorité des OP hors Alsace, soit au total 9 structures adhérentes, pour 150 producteurs : 80 % sur le Sud-Ouest, 15 % en Val-de-Loire, et 5 % sur le Sud-Est.
Si la France réalise un peu d’export pour les asperges de début de campagne (vers la Suisse notamment), la grande majorité des volumes nationaux sont destinés au marché intérieur.
L’import représente entre 30 et 40 % de la consommation française, à plus de 60 % en origine espagnole, complété par de l’origine belge et hollandaise, sans oublier l’Amérique du Sud, avec le Pérou en tête.
Crédit photo : O.Lévêque/Pixel6TM
80 % d’asperges blanches
Si le Sud-Ouest démarre sa récolte entre début et mi-mars, il faut attendre généralement fin mars du côté du Val-de-Loire.
« La production va s’étendre jusqu’à mi-juin. Le gros challenge est chaque année de défendre notre produit sur l’après-Pâques. Nous faisons donc un gros travail pour bien référencer l’asperge française et valoriser ses ventes sur la France », insiste la directrice, qui rappelle qu’en France, 80 % des asperges consommées sont blanches et 20 % sont vertes. « Si la diversification sur l’asperge verte est intéressante, elle reste plus difficile et plus chère à produire. »
Pour faire de l’asperge une incontournable du printemps, l’AOPn lance donc ce début d’année une campagne de communication sur les réseaux sociaux afin de casser quelques préjugés. Inutile « d’attendre d’avoir 65 ans », « d’être un chef étoilé » ou encore « d’attendre l’arrivée de Pâques » pour consommer de l’asperge, elle propose sur son site de nombreuses recettes pour la cuisiner.
Une culture rémunératrice
Avec un prix au kilo pour le consommateur dépassant parfois les 20 € en début de saison, pour se stabiliser entre 5-7 €/kg en pleine saison, l’asperge est généralement payée au producteur entre 3 et 5 €/kg, et jusqu’à 9-10 €/kg en tout début de saison.
L’asperge verte est généralement valorisée 1 €/kg supplémentaire. « C’est une production rémunératrice pour les producteurs, mais qui demande de la main-d’œuvre, sur un créneau assez resserré de janvier à juin, avec une cueillette tous les un à deux jours. Elle s’intègre donc bien en complément d’autres productions, comme l’échalote, le navet, la rhubarbe ou les courges, afin de fidéliser sa main-d’œuvre », ajoute la directrice.
Pour mieux comprendre le développement de l’asperge et anticiper ses pics de production, l’AOPn souhaite soutenir une thèse Cifre, où l’enjeu sera de modéliser la croissance de l’asperge, grâce aux nombreuses données déjà collectées, ou en cours de collecte.
Adèle Sahut, actuellement chargée d'étude R&D chez Asperges de France, devrait ainsi mener cette thèse, en partenariat avec l’Inrae d’Avignon, afin d’apporter aux producteurs d’asperge une meilleure compréhension sur le développement de leur culture.
