Des mécanismes originaux de détection olfactive et de résistance aux insecticides
Selon l’Inra, les nouvelles données mettent en lumière des mécanismes originaux de détection olfactive et de résistance aux insecticides. « L’exploitation des données a permis de localiser 85 gènes codant pour les récepteurs olfactifs du carpocapse, protéines impliquées dans la reconnaissance d’odeurs clés dans l’écologie de cette espèce, comme l’ester de poire émis par les fruits (kairomone) et la phéromone sexuelle, la codlémone, explique l’Institut dans un communiqué. Les chercheurs montrent qu’il y a une expansion de potentiels récepteurs aux phéromones et que le gène codant le récepteur CpomOR3, répondant à l’ester de poire, se trouve en deux copies plutôt qu’une seule. Ils ont découvert que la copie détectait l’ester de poire, comme l’original, mais que les deux récepteurs reconnaissaient également la codlémone. C’est un nouveau type de récepteurs identifiés, capables de détecter à la fois kairomone et phéromone. Cette découverte expose que la duplication de ce gène a permis au carpocapse d’acquérir la capacité de trouver de concert une plante hôte et un partenaire sexuel. »Le carpocapse est un ravageur émergent dans certains pays comme la Chine, capable de s’adapter rapidement à son environnement et de développer de fortes résistances aux insecticides. « Ce génome, assemblé pour la première fois, a servi de référence pour comparer des populations de carpocapse sensibles ou résistantes aux insecticides, indique l’Inra. Les chercheurs ont ainsi mis en lumière de nouvelles variations génétiques, localisées à la fois dans certains gènes de détoxification et dans les régions du génome régulant leur expression. Là encore, des études fonctionnelles ont permis d’identifier des gènes de détoxification plus particulièrement impliqués dans ces résistances aux insecticides. ».
Pour l’institut agronomique, le génome du carpocapse est ainsi un outil clé dans la lutte contre ce ravageur des pommes et des poires.