Les difficultés économiques dans les exploitations créent parfois du mal-être. Plutôt qu’un accompagnement psychologique pour les agriculteurs, la sortie de l’impasse se trouve parfois davantage dans des conseils techniques ou des concertations avec les créanciers. Des structures existent pour apporter cette aide. Encore faut-il les connaître.
La MSA s’adresse à l’ensemble du monde rural. La ligne Agri-écoute a été construite en s’appuyant sur les relais d’SOS amitié, et s’adresse plus particulièrement aux personnes en détresse psychologique, mal-être. Pour les problèmes spécifiques à l’exploitation, comme un manque de trésorerie, des dettes qui s’accumulent ou des fournisseurs qui ne veulent plus faire crédit, il convient plutôt de s’orienter vers des associations comme Solidarité Paysans, ou Aide pour notre département du Maine-et-Loire.
L’association Aide a été créée en 1988 en Maine-et-Loire, et rassemble dans son conseil d’administration plusieurs OPA, dont la MSA, la chambre d’agriculture, Solidarité Paysans, FDSEA, JA, ou des banques et coopératives.
Informer sur les dispositifs existants
Si elle est contactée via son numéro Vert (0 805 400 068) par l’agriculteur en difficulté lui-même, l’association Aide peut l’être aussi par des voisins ou de la famille inquiets pour leur proche, et de plus en plus par des conseillers bancaires. L’animateur souligne :
Souvent, les agriculteurs nous appellent en sortant de la banque, qui refuse de les accompagner dans leur projet ou leurs paiements d’intrants pour la nouvelle campagne. Ils en ont ras le bol, et ont envie de tout arrêter.
L’aide se met alors en place de diverses manières : écoute active, échange, informations sur les dispositifs existants, puis éventuellement diagnostic économique gratuit de l’exploitation (subventionné par Aide et le département), table ronde de concertation avec les créanciers.
Les tables rondes organisées avec les banquiers, les fournisseurs, les Cuma, permettent de chercher des solutions, comme consolider ou rééchelonner la dette. Chacun doit y mettre du sien, et un consensus est souvent trouvé, pour le bien de tous, se félicite Daniel Guillard.
Toutes les filières touchées
Chaque année en Maine-et-Loire, une cinquantaine d’exploitants sont accompagnés par Aide, en majorité en élevages bovins lait et viande, bien que toutes les filières soient représentées !
Les éleveurs sont les plus sous pressions, avec des prêts sur investissements aux remboursements élevés, et des prix du lait et de la viande en berne. Le gros problème de la crise actuelle est l’absence de perspectives. Les grosses unités sont aussi touchées que les petites. Une mauvaise gestion d’entreprise ou de mauvais choix d’investissements sont souvent responsables de complications financières, sans oublier les problèmes de santé liés à la surcharge de travail, ou de relation entre associés ou au sein du couple.
Pour mieux se faire connaître, Aide communique sur ses activités, son numéro Vert. Un nouveau dispositif de veille et d’accompagnement est aussi en train de se mettre en place, avec des « veilleurs » et des « pairs référents », pour permettre de mieux repérer les situations d’exploitants fragilisés économiquement, et de mieux les épauler.
