Dans un courrier adressé aux producteurs le 27 août, Légumes de France demande aux producteurs de se mobiliser contre la hausse du coût de la main-d’œuvre en interpellant leurs élus locaux afin qu’ils relaient leurs inquiétudes auprès du Gouvernement.
Parmi les sujets de discorde, la suppression du TO-DE annoncée le 11 juillet, et prévue pour 2019. Pour rappel, ce dispositif permet l’allègement de charges patronales en cas d’embauche de travailleurs saisonniers. Ce dispositif devrait être remplacé par un allègement de charges patronales général mais, selon les calculs de Légumes de France, cette modification coûtera aux employeurs de main-d’œuvre 189€ par mois et par saisonnier.
Prélèvement à la source et absence maladie : encore de nouvelles charges
Par ailleurs, la mise en œuvre du prélèvement à la source à compter de janvier 2019 « va créer une surcharge de travail » ainsi qu’un « impact financier non négligeable »pour les entreprises agricoles.Enfin, l’annonce d’une nouvelle mesure visant à imposer aux entreprises la prise en charge des jours d’absence maladie de leurs salariés vient compléter la liste des nouvelles mesures qui feront augmenter les charges des employeurs de main-d’œuvre. Selon les annonces du Premier ministre, « l’employeur devrait […] indemniser les jours d’absence du 4e au 7e jour d’absence ». Car selon le Gouvernement « les arrêts maladie de courte durée augmentent fortement sans lien apparent avec l’état de santé de la population. Si les raisons sont liées à une hausse de la pénibilité psychologique, les entreprises ont un rôle à jouer ».
Le coût de la main-d’œuvre plus élevé en France que chez les concurrents directs
Autant de mesures qui inquiètent fortement les producteurs de légumes, d’autant plus qu’ils ont déjà des difficultés à se montrer compétitifs vis-à-vis de leurs concurrents étrangers dont les charges liées à la main-d’œuvre sont moindres. Selon les calculs de Légumes de France, le coût du travail est 27% plus faible en Allemagne, 37% plus faible en Italie, 35% plus faibles en Espagne, et même 75% plus faible en Pologne.Dans ces conditions, il devient urgent de se mobiliser. « Si vous souhaitez que des légumes continuent d’être produits en France, il est indispensable de solliciter le Gouvernement pour que soit rétabli ce dispositif TO-DE et le renforcer pour que les producteurs ne subissent aucune augmentation de charges avec la disparition du CICE », affirme Légumes de France.