Le Groupe SOS investit dans les vignes poitevines

German Mulet, jeune œnologue argentin, est le directeur du domaine de Lavauguyot, près de Poitiers, géré par le Groupe SOS.

Crédit photo O.Lévêque/Pixel6TM
Une renaissance ? Depuis 2022, le domaine de Lavauguyot, près de Poitiers, tente d’allier production viticole et insertion sociale. Pour gagner le challenge, un duo de salariés de l’association Vignes d’Avenir du Groupe SOS relèvent leurs manches.

German Mulet, jeune œnologue argentin, aime relever les défis ! Après des études dans son pays d’origine puis en Espagne, il travaille de 2012 à 2017 dans des grands domaines à Margaux et Saint-Émilion, puis en Belgique au Chant d’Éole.

En 2022, le Groupe SOS le contacte. Le premier groupe européen spécialisé dans l'entrepreneuriat social lui propose un projet d’un nouveau genre, dans le Poitou, à Jaunay-Marigny !

L'idée : relancer la production viticole en valorisant l’insertion sociale sur le manoir de Lavauguyot. Le domaine de 70 ha de terres est en effet mis en location par le biais d'un bail de 18 ans par l’ancien vigneron Frédéric Brochet auprès du Groupe SOS. Au total, 20 ha de vignes, 40 ha de forêts, et 10 ha de terres agricoles sont proposés pour le projet.

Vignes d’Avenir

Pour relever le défi, l’association Vignes d’Avenir est créée en 2022 par le Groupe SOS, sur le même principe que Fermes d’Avenir initié en 2013, également intégré au Groupe SOS.

Ce dernier, créé à Marseille en 1984, compte aujourd’hui plus de 22.000 salariés dans 650 structures associatives partenaires. Ses activités sont très larges : de la protection judiciaire de la jeunesse à la transition écologique, en passant par l’insertion grâce à l’activité économique, la santé et la solidarité internationale ou encore la culture.

À Lavauguyot, German Mulet occupe le poste de directeur. Il est épaulé par Valentin Ramel, directeur adjoint, qui a fait ses études en biochimie, œnologie, et management du vin. Ici, l’association Vignes d’Avenir développe le premier dispositif d’inclusion professionnelle dédié aux métiers de la vigne et du vin.

« Nous accueillons des publics en reconversion, parfois en marge de l’emploi depuis plusieurs années, pour leur proposer un nouveau cadre leur permettant d’être formés et épanouis, et de pouvoir ensuite se réintégrer professionnellement. Cela va au-delà du chantier d’insertion, car nous souhaitons véritablement leur fournir à la fin un diplôme d’agent viticole reconnu par l’État », insiste German Mulet.

Une cuverie a été construite et équipée dans une des granges du domaine.
Crédit photo : O.Lévêque/Pixel6tm

Viser 25 emplois en 2025

Sauvignon blanc, fiée gris, pinot noir, etc. En tout, 8 cépages sont cultivés. Mais la vinification sur place est nouvelle. Alors une cuverie a été construite et équipée dans une des granges du domaine.

Cinq premières personnes ont été embauchées en contrat d’insertion en 2022. Le but est d’atteindre 25 emplois en réinsertion en 2025. Les contrats durent au maximum 24 mois.

« Grâce au bouche-à-oreille, nous avons une forte demande de personnes en recherche d’emploi. Mais la plus grande difficulté reste la mobilité, car nous sommes situés en pleine campagne, à 40 minutes du centre-ville de Poitiers », souligne German Mulet. Face à cette difficulté, des solutions sont imaginées.

« Nous souhaitons devenir un domaine 100 % électrique, alors nous avons fait l’acquisition d’un véhicule électrique qui sert de navette pour récupérer les employés le matin, et les déposer le soir chez eux ou à la gare la plus proche. Pour valider cet investissement, nous avons fait le choix de sacrifier le poste de chef d’équipe en faveur de la mobilité et nous coordonnons nous-mêmes les travaux viticoles », poursuit le directeur.

Un domaine 100 % électrique

Autres investissements en faveur du tout électrique : un robot enjambeur Ted de Naïo Technologies pour l’entretien des vignes, mais aussi des tronçonneuses et des sécateurs électriques. « Ces choix technologiques sont aussi attractifs pour les nouvelles générations », indique German Mulet.

Robot Ted de Naïo
Visant devenir un domaine 100% électrique, le domaine a acquis un robot enjambeur Ted de Naïo Technologies pour l’entretien des vignes,
Crédit photo : Domaine de Lavauguyot

Pour financer le projet, une levée de fonds de 200.000 euros a été réalisée sur BlueBees en 2022, rémunérés à 3,5 %. Le lancement d’une nouvelle marque en mars 2024 sera accompagnée d’une nouvelle campagne de dons sur BlueBees.

« Notre objectif est de rassembler des fonds pour concrétiser ce projet. Après la période Ampelidæ au manoir de Lavauguyot, nous souhaitons écrire une nouvelle page. L’objectif est de sortir 40.000 bouteilles par an, à moitié en rouges et blancs, proposées aux restaurateurs ou aux cavistes. Nous allons également développer une offre œnotouristique et d’événementiel sur place, avec des salles de séminaire, des cours de dégustation, de l’hébergement et de la restauration. Avec Vignes d’Avenir, l’idée est de démontrer la pertinence d’un nouveau modèle à impact positif écologique et social, pour soutenir l’agroécologie et l’insertion par l’activité économique. D’ici 2 à 3 ans, après validation de la pertinence du concept, nous espérons multiplier ce type de structures », conclut German Mulet.

A Lavauguyot, le but est d’atteindre 25 emplois en réinsertion en 2025.
Crédit photo : Domaine de Lavauguyot

 

Vie de l'entreprise

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15