Garantir le gîte et le couvert aux auxiliaires

Christian Soler se présente comme « un aventurier » à la recherche permanente de solutions plus respectueuses de l’environnement. Photo : Cécile Cellerier

Arboriculteur dans les Pyrénées-Orientales, Christian Soler s’est converti à l’agriculture biologique depuis près de 25 ans. Depuis qu’il a supprimé tout insecticide il y a maintenant six ans, il veille à favoriser la présence des précieux auxiliaires dans ses vergers.

Christian Soler s’est installé en 1984 en agriculture conventionnelle avant de se convertir à l’agriculture biologique en 1999 puis à la biodynamie en 2012. Il exploite aujourd’hui près de 40 ha de vergers au pied du massif des Albères.

Celui qui se présente comme « un aventurier » à la recherche permanente de solutions plus respectueuses de l’environnement a décidé, il y a six ans, de ne plus utiliser d’insecticides. « Les produits autorisés en agriculture bio ne sont pas sélectifs, explique-t-il. S’ils permettent de lutter contre les ravageurs, ils tuent aussi les auxiliaires. »

Or, Christian Soler voit en cette biodiversité la clé pour maintenir un équilibre dans ses vergers. Pour garantir le gîte et le couvert à ses auxiliaires, il combine plusieurs pratiques.

600 nichoirs pour les chauves-souris et les oiseaux

Au sein d’un parcellaire morcelé, l’arboriculteur porte une attention toute particulière aux haies. « Au départ, elles étaient exclusivement composées de cyprès et de peupliers, détaille-t-il. Depuis plusieurs années, on y laisse pousser chênes verts, chênes-lièges, micocouliers et autres arbousiers pour qu’elles soient les plus composites possibles et ainsi héberger une plus grande biodiversité. »

Sur l’exploitation sont disséminés pas moins de 600 nichoirs qui abritent des chauves-souris, des mésanges bleues et charbonnières ainsi que des moineaux friquets qui raffolent de papillons ravageurs comme les tordeuses.

Des fèves au milieu des pêchers

Christian Soler sème aussi des mélanges fleuris, source de pollen pour les auxiliaires avant qu’ils puissent se nourrir des ravageurs. Il ne tond pas l’interrang mais couche l’herbe au Rolofaca pour garder le maximum de fleurs.

Il implante également des fèves au pied de ses pêchers : « En plus d’apporter de l’azote au sol et de créer un paillage après récolte, elles ont l’avantage d’héberger le puceron noir qui n’est pas problématique en vergers, explique-t-il. Ces pucerons servent à nourrir les auxiliaires et à les garder dans la parcelle avant l’arrivée des pucerons sur pêchers. » Et les fèves récoltées offrent un complément de revenus à l’exploitant.

Enfin, pour lutter contre la mouche du figuier, Christian Soler mise sur la technique « push & pull » : des plantes répulsives comme le basilic, la lavande ou la citronnelle repoussent la mouche à l’extérieur de la parcelle où sont disposés des pièges.

Carte d’identité

  • Date d’installation : 1984
  • Localisation : Saint-Génis-des-Fontaines (Pyrénées-Orientales)
  • Main-d’œuvre : 6 associés, 1 salarié permanent et des saisonniers
  • SAU : 40 ha
  • Production : pêches, abricots, figues, pommes et légumes
  • Commercialisation : en local en Occitanie et auprès d’un producteur-expéditeur
 

Cet agriculteur a été nommé « Talent Tech & Bio 2023 ». Ce Salon agricole international se tient les 20 et 21 septembre 2023, dans la Drôme. tech-n-bio.com

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