D'après les prévisions de récolte annoncées à Prognosfruit le 3 août dernier, la récolte française de pommes atteindra seulement 1 150 000 tonnes, contre 1 700 000 l’an passé, soit une baisse de 550 000 tonnes. Ce chiffre revêt un caractère douloureux pour certains pomiculteurs situés dans les zones les plus touchées par la climatologie froide et humide du printemps, parfois associée à un gel très agressif.
Selon les régions, les dégâts sont estimés dans des proportions très variables : la région du Limousin est la plus affectée, avec des dégâts importants sur Golden, ainsi que le nord de la France (Boskoop et Jonagood). Le Sud-ouest et les Alpes sont dans une situation intermédiaire (de -15 à -20% de baisse de récolte), tandis que la Provence et le Languedoc devraient vivre une saison normale.
Une fois n’est pas coutume, il y a cette année plus de pommes dans l’est de l’Europe, et moins de pommes dans l’ouest ! Mais globalement, le climat peu clément, dans certaines régions, aux moments de la floraison et du début de la formation de fruits, aura eu raison du tonnage européen, moins élevé que les années précédentes : 9 739 000 tonnes, contre 10 664 000 en 2011. Cela correspond à une baisse de 7 % par rapport à la moyenne des trois dernières années, et de 9% par rapport à la campagne précédente. 2012 est assez proche du niveau de production de 2010 ou de 2007.
En France, la variété la plus affectée est la Golden, avec une baisse estimée à - 40% par rapport à l’an passé. Braeburn (-36%) et les Rouges (-42%) sont également très impactées. Les variétés qui s’en sortent le mieux sont Gala (- 11%) et Pink Lady (-15%). Si ce type de campagne déficitaire peut être intéressant à gérer économiquement, Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP, préfère rester sur ses gardes et se méfier d’éventuels comportements spéculatifs.
Fleur Masson