L’énergie coûte cher, et tout laisse à penser qu’elle coûtera de plus en plus cher !
Dans la facture qui concerne le poste irrigation, les estimations du montant lié à l’énergie diffèrent selon les interlocuteurs. Mais elles ont un point commun, celui de représenter un chiffre élevé.
Le groupement de recherche sur les cultures et techniques agricoles des sols forestiers d'Aquitaine (GRCETA.SFA) a ainsi réalisé une enquête auprès d’une centaine d’exploitations des Hautes-Landes en système irrigué. Elle a révélé que les charges d'électricité représentaient en moyenne 40% des charges énergétiques sur la ferme, l’électricité servant majoritairement à l'irrigation. Et la période des enquêtes, réalisées entre 2006 et 2009 n’intégrait pas encore la hausse de 22% des tarifs de l'électricité observée par la suite, entre 2011 et 2013…
De fait, les hausses du coût de l’énergie n’ont échappé à personne, sans compter les nouvelles règles de tarification de l’électricité...
L’effort s’est donc accentué pour parvenir à réduire ce poste, un effort qui profite tant à la maîtrise des charges et donc à l’optimisation économique de l’exploitation, qu’à l’environnement.
Plusieurs leviers ont été identifiés pour limiter la consommation d’énergie, de la meilleure gestion des apports d’eau jusqu’à un meilleur dimensionnement des équipements, ou encore le recours à l’énergie solaire. La chambre d’agriculture d’Alsace s’est ainsi attachée à mesurer la cohérence globale entre le diamètre de buse, l'enrouleur, le réseau de transport, la pompe et le moteur.
Pour le GRCETA.SFA, les leviers utilisés ont abouti à des économies de 30% du poste énergie, soit des charges de 113 euros par hectare abaissées à 75 €/ha.
Pour le pôle environnement de la coopérative Vivadour, c’est le recours à l’énergie solaire qui a été développé. Pour un investissement équivalent à celui d’un système standard, son coût de fonctionnement est quasi nul !
En irrigation collective, les optimisations sont également possibles. La Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne, CACG, a ainsi elle aussi pu optimiser plusieurs postes, à l’instar de la négociation des tarifs d’électricité via des groupements d’achat. Ou encore grâce à des ajustements des besoins en pression qui peuvent permettre des économies d'énergie de 15 à 20%.
Chaque maillon du processus d’irrigation est ainsi analysé et optimisé avec, à la clef, des économies conséquentes. Au regard des coûts de fonctionnement, les investissements sont jugés rentables et amortis au bout de quelques années. En individuel comme en collectif, la réduction du coût énergétique apparaît ainsi comme possible, à condition de réaliser un diagnostic précis de chaque situation et de bien dimensionner son système.
Retrouvez les détails de toutes ces optimisations énergétiques dans le dossier du Cultivar de mai consacré à ce sujet!
