SIA 2024 : trésorerie d'urgence, prix plancher, droit à l'erreur... Le président de la République fait de nouvelles annonces

Durant la première journée du Salon de l'agriculture, le président de la République a fait de nouvelles annonces.

Crédit photo Élysée
Chahuté lors de la traditionnelle inauguration du Salon de l'agriculture, le 24 février, Emmanuel Macron a indiqué qu'il voulait mettre en place un plan de trésorerie d'urgence pour voler au secours des agriculteurs en difficulté. Il a aussi défendu l'idée d'un prix plancher pour protéger le revenu agricole et proposé une extension du « droit à l'erreur » aux exploitants.

On l'attendait sur sa vision générale de l'agriculture de demain. Mais, faute d'un grand débat – il aurait dû avoir lieu avec tous les acteurs du secteur peu avant l'inauguration officielle du Salon de l'agriculture, le samedi 24 février, mais avait finalement été annulé, la veille, du fait d'un cafouillage sur l'invitation ou non du collectif écologiste radical Les Soulèvements de la Terre –, c'est à la suite d'une discussion avec des représentants de trois syndicats (FNSEA, Jeunes Agriculteurs et Coordination rurale), puis à l'occasion d'un échange avec des exploitants que le président Macron, au pied levé et en bras de chemise, s'est exprimé pendant plus de deux heures.

Parer au plus pressé

Et avant de parler de l'avenir, il a dû, une fois de plus, parer au plus pressé. Les actions de déminage menées par le Premier ministre, le ministre de l'Agriculture, le ministre de l'Économie et celui de la Transition écologique, en amont du Salon, n'auront en effet pas servi à grand-chose, apparemment. Malgré les quelque 62 mesures déjà annoncées, les agriculteurs sont toujours aussi remontés. Et ils l'ont fait savoir une fois de plus.

D'abord, un plan de trésorerie d'urgence

Ainsi, pour soulager ceux qui sont le plus en difficultés financières, le président de la République a annoncé un « plan de trésorerie d'urgence ». « Dès la semaine prochaine, les ministres ici présents avec moi [le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau et la ministre déléguée, Agnès Pannier-Runacher], avec leur collègue de l'Économie et des Finances [Bruno Le Maire] rassembleront les banques et l'ensemble des secteurs pour pouvoir mettre en place ces plans de trésorerie », a-t-il indiqué, pour ajouter : « Nous lancerons un recensement dans chaque région des exploitations qui sont dans les plus grandes difficultés de trésorerie pour pouvoir les accompagner. »

Ensuite, des prix planchers

« L'objectif que je fixe aux travaux qui ont été lancés par le Premier ministre et ses ministres, et en particulier les travaux parlementaires, c'est que l'on puisse déboucher véritablement sur ces prix planchers, qui permettront de protéger le revenu agricole et de ne pas céder aux pratiques les plus prédatrices qui, aujourd'hui, sacrifient nos agriculteurs et leurs revenus », a déclaré Emmanuel Macron. Cette annonce intervient donc dans le cadre de la préparation d'une nouvelle loi Egalim sur les relations entre acteurs de l'alimentation.

Ce prix plancher serait donc calculé à partir d'un indicateur de coût de production sur lequel chaque filière (volailles, lait, viande bovine...) aura dû d'abord se mettre d'accord pour objectiver les coûts.

En fait, des indicateurs existent déjà, mais ils ne sont pas suffisamment pris en compte, en particulier pour la viande de bœuf et le lait, selon les acteurs de ces filières. Et d'après les syndicats agricoles, cet engagement va au-delà du cadre de la loi Egalim. Certains le voient même dans une version européenne.

Si adopter de tels indicateurs au niveau européen est malaisé, compte tenu des différences entre les coûts de production, on peut penser à la directive européenne sur les salaires minimums comme exemple à suivre. Adoptée à l'automne 2022, elle ne vise pas à imposer un même niveau de rémunération minimum dans l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne (il dépend du coût de la vie dans chaque État membre), mais à le faire converger à la hausse dans l'Union.

Enfin, le droit à l'erreur

L'exécutif s'est déjà engagé à simplifier le millefeuille administratif et les différentes lois, parfois incohérentes entre elles, qui régissent la vie des agriculteurs, depuis le curage des fossés jusqu'au maintien des haies. Au-delà d'un choc de simplification sur les normes et d'un assouplissement des contrôles, Emmanuel Macron a indiqué le 24 février qu'il voulait étendre le droit à l'erreur au monde agricole, « ce que l'on n'a pas réussi à faire jusque-là », a-t-il expliqué, en raison notamment de restrictions liées au droit de l'UE et aux normes environnementales. Anne-Laure Blin, députée (LR) du Maine-et-Loire, a d'ailleurs déposé, il y a peu, une proposition de loi ayant pour objectif de reconnaître aux agriculteurs un droit à l'erreur en cas de contrôles.

L'agriculture, au cœur de l'intérêt général

Par ailleurs, Emmanuel Macron s'est engagé, comme le Premier ministre, Gabriel Attal, avant lui, à « reconnaître notre agriculture et notre alimentation comme un intérêt général majeur de la nation française. Ce sera inscrit dans la loi, ce qui permettra de protéger notre agriculture de manière ferme et solide », a-t-il expliqué.

C'est ce chapitre, celui du prochain texte de loi agricole, qu'il faut maintenant écrire. Mais avant cela, Emmanuel Macron a donné rendez-vous aux agriculteurs dans trois semaines à l'Elysée, pour un premier bilan des nouvelles mesures annoncées le 24 février.

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