Couverts végétaux : quatre semoirs viticoles à la loupe

Le 24 octobre s'est tenue la journée sur les couverts végétaux en viticulture à Cléré-sur-Layon (Maine-et-Loire). Photos : O.Lévêque/Pixel6tm

Semis direct ou combiné, semoirs à disques ou à dents. Quatre outils étaient comparés lors d’une journée technique organisée en Anjou pour la Cuma et l’ATV49. L’occasion de lister les avantages et limites de chacun, et bénéficier du retour d’expériences.

Pour tenter de répondre aux enjeux de qualité de l’eau sur les bassins-versants Layon-Aubance-Louet, une journée sur le développement des couverts végétaux était organisée fin octobre. « Sur ce bassin-versant en 2022, les herbicides correspondaient à 60 % des molécules retrouvées dans les eaux de surface, dont le glyphosate et sa molécule de dégradation associée, l’Ampa », a rappelé Morgane Guilbaud, chargée de mission pollution diffuse pour le syndicat de bassin. En tout, 130 substances polluantes ont été identifiées sur les cours d’eau, dont le S-métolachlore, l'alachlore, mais aussi le propyzamide, le flufénacet ou encore l'atrazine (pourtant interdite depuis 2003...). Alexis Cochereau, animateur en agroéquipement à l’Union des Cuma des Pays de la Loire et Guillaume Gastaldi, de l’ATV49, ont ainsi pu présenter quatre semoirs de couverts viticoles, pour espérer réduire l’emploi d’herbicides chimiques.

 

Semoir Gil de semis direct
Proposé depuis plusieurs années pour les vignes, le semoir à disques de semis direct Gil est proposé dès 1 m de large. Ses disques ouvreurs de sillon assurent le travail du sol sur une faible largeur, avec une profondeur établie grâce à la roue de contrôle. Les disques de rappui dans l'alignement ont pour objectif d'optimiser le contact terre-graine, le tout suivi de disques de recouvrement. Le DPAM (débit proportionnel à l’avancement mécanique) se fait par roue squelette. La double trémie permet de semer deux types de graines, mais pas à des profondeurs différentes.
• Poids : autour d’une tonne.
• Prix : 15 000 à 16 000 euros (1 m de travail).

Prix  : 15 000 à 16 000 euros (1 m de travail).

 

Semoir pneumatique Diretta-vigne de Maschio Gaspardo

Le modèle présenté pour le semis direct est équipé d’une trémie de 500 l APV, avec un châssis double, équipé de six éléments semeurs pour une largeur de travail de 1 m. L’entraînement par DPAE associé au GPS vise à faciliter le calibrage de densité, grâce à l’écran dans la cabine. La trémie pressurisée limite la séparation des graines selon leur densité lors des trajets. Possibilité d’avancer de 5 à 10 km/h avec la même régularité de semis. Les ressorts sur chaque élément semeur offrent une indépendance pour une ligne de semis homogène en suivant au mieux le terrain.

• Poids : 1 t.

• Prix : entre 18 000 et 20 000 euros (mais possibilité de réduire le coût de la trémie avec un équipement non pressurisé).

• Prix : entre 18 000 et 20 000 euros (mais possibilité de réduire le coût de la trémie avec un équipement non pressurisé).

Combiné de semis Maschio Gaspardo
Associé à une herse rotative, le semoir simple Maschio Gaspardo est équipé d’une double trémie Concept machines Bernhardt capable de semer deux types de graines à deux densités différentes. Possibilité d’équiper le semoir jusqu’à 5 trémies. Objectif : éviter les problèmes de séparation de graines. Réglage de densité à l’aide d’un vérin électrique (ou mécanique, aussi simple d’emploi). Entraînement par DPA. Rouleau packer pour le rappui.
• Poids total 800 kg.
• Prix de l'élément semeur seul : 6 000 à 7 000 euros.

Prix de l'élément semeur seul : 6 000 à 7 000 euros.

 

Semoir à dents GreenManager de Güttler

Nominé aux Sitevi Innovations 2023, le GreenManager de Güttler intègre différents outils en un seul, selon les choix et besoins : cultivateur, rouleau, herse étrille HarroFlex et semoir. Le GreenManager dans sa version Culti se compose de disques ouvreurs avant, suivis de dents pattes d’oie et d’éléments semeurs associés, terminé par un rouleau équipé de disques autonettoyants en forme de capsule de bière. L’enjeu est de pouvoir scalper la végétation de surface au printemps (avril-mai) pour maîtriser l’enherbement, faire du semis direct ou encore détruire des couverts végétaux. Possibilité de compartimenter la trémie pour deux types de graines. Débit proportionnel à l'avancement mécanique. Réglage possible de profondeur des disques ouvreurs avant par le troisième point. Largueur de travail de 1 m (3 dents) à 2,30 m. Le rouleau peut aussi être employé pour la destruction d’engrais verts, s’approchant d’un effet rouleau faca.

Prix du GreenManager Culti avec rouleau et semoir : 18 000 euros (1 m de travail).

Prix du GreenManager Culti avec rouleau et semoir : 18 000 euros (1 m de travail).

Château de Brossay, Layon : un semoir Gil acheté en Cuma en 2019
Nicolas Tamboise, vigneron au Château de Brossay, est également président de sa Cuma.
Nicolas Tamboise, vigneron au Château de Brossay aux côtés de Benjamin Grandsart, cultive une cinquantaine d’hectares de vignes, en HVE depuis 2014. Un interrang sur deux est travaillé mécaniquement et le cavaillon est désherbé chimiquement. Il y a quatre ans, la Cuma du Haut-Layon, dont Nicolas Tamboise est président, a investi dans un semoir Gil pour le semis d’engrais verts. « L’objectif ici était d’avoir un enherbement permanent sur nos vignes. Sur les six exploitations qui ont choisi d’investir, toutes ne sont pas au même niveau sur les couverts, ni avec les mêmes besoins. Il a été décidé d’investir au prorata des surfaces en vignes de chacun, ce qui nous revient désormais à 5 euros/ha. Cela évite ensuite de devoir payer à l’hectare lors de l’utilisation pour cet outil. Les aides PCAE ont aussi largement permis de réduire le coût du semoir », souligne Nicolas Tamboise.
Parmi les critiques faites au semoir Gil après quelques années de recul : des difficultés à régler la bonne densité de semis et un manque de rappui, d’où l’emploi d’un rouleau faca en complément, avec de meilleurs résultats de levées. Le poids est aussi élevé, mais nécessaire pour assurer la pénétration des éléments dans le sol.
Depuis deux mois, la Cuma utilise « Planning Cuma », un outil en ligne pour réserver le matériel. « Ça évite pas mal de coups de téléphone et permet de voir si l’outil est libre ou non. Vous pouvez réserver ensuite l’outil directement sur votre téléphone et savoir qui l’a eu avant pour aller le chercher au bon endroit, et qui le prendra après aussi ! » détaille le vigneron.

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