La Bourgogne a du vin à vendre

La Bourgogne a reconstitué des stocks de vin après les millésimes généreux de 2022 et 2023.

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En marge des Grands Jours de Bourgogne 2024, l’interprofession des vins de Bourgogne a fait le point sur le millésime en cours et les tendances de marché. Disposant enfin de volumes à commercialiser, la Bourgogne s'attelle à relancer ses marchés.

Les voyants sont au vert pour la Bourgogne. « Nos vins ont le vent en poupe, et enfin après une décennie où nous avons été en manque de vin, la Bourgogne a pu reconstituer ses stocks avec les millésimes 2022 et 2023 », a indiqué Laurent Delaunay, président du BIVB.

En effet, après un millésime au volume historiquement bas en 2021 (le plus faible volume noté depuis 1984), 2022 et surtout 2023 ont remis le vignoble régional sur les rails. Le millésime 2023 a battu tous les records avec une production de 1.899 hl soit l’équivalent de 253 millions de bouteilles.

Un vignoble de plus en plus blanc

La Bourgogne continue de « blanchir » avec 59 % des volumes en blanc en 2023, et la part de vin rouge s’effrite représentant « seulement » 27 % des volumes 2023, suivant ainsi les tendances de consommation nationale et mondiale. Le crémant de Bourgogne est, lui, toujours en progression et représente 13 % des volumes du millésime 2023.

Dans ce contexte de volume de récolte 2023 généreux, les sorties de propriété pour les six premiers mois de la campagne 2023-2024 sont portées par les ventes en « raisin et moût » du millésime. Les sorties de propriété en vrac sont donc en hausse par rapport à la même période de la campagne précédente : + 8 %, pour 67,5 % des volumes totaux de sorties (vrac + bouteilles). Cette forte croissance du format vrac est naturellement portée par les ventes en « raisin et moût » du millésime 2023 : + 14,9 % par rapport à 2022.

« 71 % des vins commercialisés entre la viticulture et le négoce l’ont été sous forme de moût ou de raisin, confirmant que le négoce bourguignon est de plus en plus vinificateur. »

Nouveaux volumes, nouveaux marchés

Côté commercialisation, les dirigeants du BIVB sont confiants, même s’il faut désormais « relancer » les marchés après plusieurs années de faible disponibilité en vins.

« L’intérêt pour la Bourgogne demeure fort à l’export, estime Laurent Delaunay, avec pour preuve, la fréquentation à la hausse des Grands Jours de Bourgogne, manifestation réservée exclusivement aux professionnels (importateurs, cavistes et presse) qui se déroule cette semaine. Par rapport à l’édition 2018, nous enregistrons une hausse de 40 % de fréquentation, cela montre l’intérêt des acheteurs et prescripteurs pour nos vins. De la même façon, les retours des derniers Salons tels que Vinexpo ou Wine Paris ont été bons. »

Sur le marché français, la grande distribution, premier circuit de consommation des vins de Bourgogne a connu une croissance constante jusqu’en 2021, avant d’entamer une baisse sur 2022 et 2023, liée en grande partie au faible volume de récolte disponible. Dès 2022, le manque de disponibles, dû à la petite récolte 2021 et à la dynamique des ventes de 2021, a entraîné un recul des achats sur ce circuit : - 24,8 % en volume et - 14 % en chiffre d’affaires (2022 / 2021).

« Cette baisse se poursuit en 2023, mais avec moins d’amplitude : - 9 % en volume et - 2 % en chiffre d’affaires (2023/2022) », analyse le BIVB.

Des prix en hausse et des volumes en baisse à l'export

À l’export, malgré les incertitudes sur de nombreux marchés, la Bourgogne maintient son CA en 2023, mais note une baisse en volume : « Le volume exporté est en baisse de - 6 % en 2023 par rapport à 2022 (87 millions de bouteilles), mais il reste équivalent à la moyenne des 10 dernières années (- 0,6 % en volume/moyenne 10 ans), alors que le chiffre d’affaires se maintient pour la 4e année consécutive au-dessus du milliard d’euros (1,5 milliard soit - 0,3 %/2022) », précise Laurent Delaunay.

Au global, 87 millions de bouteilles ont été commercialisées en 2023 à destination de 175 pays.

Le top 5 est constitué des USA, Royaume-Uni, Belgique, Canada et Japon.

Le BIVB a fait un focus sur quelques marchés export :

  • Royaume-Uni : les vins de Bourgogne ont mieux performé que prévu « c’est la divine surprise, estime Laurent Delaunay, « malgré le Brexit et l’inflation, le RU se maintient bien en 2023, avec - 4,6 % en volume, mais + 0,7 % en valeur ».
  • Suède : la Bourgogne confirme sa place de premier vignoble, malgré une diminution en volume tout en continuant à progresser en valeur. Sur ce marché, le crémant de Bourgogne enregistre en 2023 une double croissance, en volume et en valeur par rapport à 2022 : + 16,5 % en volume et + 17,8 % en chiffre d’affaires.
  • États-Unis : « Sur cette destination soumise aux à-coups, la tendance est à la hausse, peut être sous l’influence d’une crainte de retour des taxes en cas de victoire de Donald Trump aux élections », précise-t-il.
  • Canada : sur ce marché la Bourgogne enregistre une baisse, de -14% tant en volume que valeur. « C’est lié notamment au fait que la SAQ n’accepte pas les hausses de plus de 5 % en prix, et que nombre de vins ont été sortis des listes en raison des augmentations de prix engendrées par le très faible millésime 2021 », analyse Laurent Delaunay.

 

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