La situation argentine ressemble a s’y méprendre à la situation en France. Les principaux metteurs en marché sont critiqués pour avoir importé du vin étranger. Dans ce pays producteur, on comprend mal, alors que la viticulture locale a des difficultés, que des opérateurs privilégient le vin chilien au vin argentin pour approvisionner le marché intérieur du pays.
Bodegas de Argentina, une fédération de metteurs en marché regroupant 250 adhérents qui commercialisent 60 % des tetrabik/BIB et 80 % des bouteilles vendues dans le pays se justifie. « Après deux récoltes successives particulièrement faibles qui ont réduit les stocks, les adhérents de Bodegas de Argentina, à partir de la fin 2016, se sont vu forcés d’importer du vin pour garantir l’approvisionnement du marché interne et pour conserver le vin argentin pour les marchés export que nous avons mis tant d’efforts à conquérir. »
Les vins chiliens, 15 à 25 % moins chers que les produits argentins, servent essentiellement a approvisionner un marché d’entrée de gamme pour du vin conditionné en tetrabrik. Comme en France, des vignerons notamment ceux de la province de San Juan demandent au gouvernement local une loi obligeant les supermarchés à indiquer clairement l’origine des vins mis en rayon. Les producteurs argentins acceptent d’autant plus mal la concurrence des vins chiliens que ces derniers peuvent être coupés à l’eau ; une pratique autorisée au Chili mais pas en Argentine.
« Ces importations ont été réalisées dans le respect des normes internationales et nationales, argumente Bodegas de Argentina dans un récent communiqué de presse. Dès que l’offre de vin argentin a augmenté, à partir de début juin, les importations de vins ont diminué. Sur les douze derniers mois, l’Argentine a importé 60,5 millions de litres de vin quand, sur cette même période, il s’est vendu 1097 millions de litres. Les importations représentent 5,5 % du total », minimise Bodegas de Argentina.
