« La filière semence évolue dans un contexte compliqué, mais nous restons combatifs »

« La filière semences évolue dans un contexte compliqué, mais nous restons combatifs. » CP : C.Lamy-Grandidier/Pixel Image

Lors de son point presse du 8 novembre, l’UFS a abordé les sujets qui ont marqué l’année 2018. Parmi eux, la loi Egalim « Nous avons été partie prenante dans un certain nombre d’ateliers, indique Claude Tabel, vice-président de l’UFS. À la suite de ces échanges, nous avons établi huit propositions concrètes pour évoluer vers l’agroécologie au sein de notre agriculture. »

Finalement, seuls deux articles du projet de loi Egalim impactent le secteur des semences, dont plus particulièrement l’article 83.

Cet article concerne les interdictions de production, de stockage et de circulation de produits phytosanitaires qui ne seraient plus homologués au niveau européen à partir de janvier 2022. Le vice-président de l’UFS précise : « Une première estimation de l’impact de l’article 83 a été réalisée. Ainsi, il entraînerait une perte de 450 000 € sur le chiffre d’affaires de la filière semences en France ». L’UFS craint également que cet article ait une incidence sur les usines, avec un risque fort de délocalisation.« Nous serons attentifs à ce sujet. Il serait bon de revenir à la raison et de ne pas se mettre des blocages supplémentaires à la fois sur la production de ces moléculesmais aussi sur l’utilisation de produits qui sont autorisés dans d’autres régions que l’Union européenne », souligne Claude Tabel. Franck Berger ajoute : « Certains pays exigent certains types de traitement. Si nous ne les réalisons plus, l’accès au marché de ces pays se fermera de manière définitive pour nous. »

 

Le plan qualité poussière

Second sujet abordé : le contrat de solution, une initiative du syndicalisme agricole dans le but de trouver une trajectoire de progrès en matière de protection des plantes. 

L’UFS a établi trente-six fiches, dont huit concernent l’axe « amélioration des plantes » et une l’axe « innovation en matière de produits de protection de plantes ». Parmi ces huit fiches, six touchent directement des entreprises présentent au sein de l’UFS.

Au milieu de ces fiches, une se rapporte au plan qualité poussière qui vise un meilleur contrôle de l’application des produits de traitement de semences pour la protection des utilisateurs et des applicateurs. « L’UFS apporte des contributions sur les traitements de semences, et pas seulement sur l’aspect génétique », souligne Franck Berger.

Autre sujet d’importance pour l’UFS : le programme prioritaire des pesticides. « Il est en cours de montage. Pour le moment, le ministère de la Recherche a alloué une enveloppe de 30 millions d’euros sur cinq ans et s’appuie sur l’Inra et sur l’UFS pour trouver des solutions dans le but de diminuer l’utilisation des pesticides », précise Claude Tabel. L’UFS a été sollicité par l’Inra pour être copilote du projet afin de développer des espèces et des variétés permettant la re-conception des systèmes et la transition agroécologique. De plus, un appel d’offres sera lancé début 2019 pour appeler à des projets pouvant trouver des solutions innovantes. 

 
La filière privée de l’édition du génome ?

Autre enjeu fort pour la filière semences, l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne sur la mutagénèse« L’arrêt signifie qu’il ne sera pas possible de mettre sur le marché en Europe des plantes issues de techniques modernes d’amélioration des plantes et d’édition du génome », s’inquiète le président de l’UFS. « La France se trouve isolée dans le monde, puisque d’autres pays comme l’Australie, les pays de l'Asie du Sud-Est ou encore les États-Unis utilisent déjà ces méthodes ». Pour l’UFS, « cette situation est extrêmement dommageable, puisque la filière se voit privée de la technologie de l’édition de génome de précision alors qu’elle peut apporter davantage de garanties aux utilisateurs que certaines techniques antérieures. »

Franck Berger dénonce une injonction contradictoire : « D'un côté, on vient à la rencontre des entreprises pour réfléchir sur la manière de faire afin de sortir des pesticides, et de l’autre côté on leur donne une clé de douze et une perceuse en leur annoncant qu'elles n'ont pas le droit de s'en servir et qu'elles doivent tout faire à la main ». 

 
Améliorer les plantes, un vecteur de progrès

Le président de l’UFS reconnaît que « la filière semences évolue dans un contexte compliqué ». Il se veut toutefois rassurant : « Nous restons combatifs, car nous sommes convaincus que la semence, d’une manière générale, et l’amélioration des plantes qui est le moteur de la semence, constituent des vecteurs de progrès et de transformation pour le bien de l’agriculture, de la production d’aliments et de la société dans son ensemble. »

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