Les organisations de producteurs de bananes de Martinique, de Guadeloupe, de Madère et des Canaries ont exprimé devant le Parlement européen, le 9 octobre, leur « préoccupation face aux effets des accords préférentiels sur les importations de bananes en provenance de pays tiers ». Ces accords permettraient aux pays tiers (Amérique latine surtout) d’exporter vers l’Europe – en payant des droits douaniers réduits – des bananes qui ne respectent pas « les mêmes obligations sociales, environnementales, sanitaires et phytosanitaires » que l’UE, rappellent les producteurs de bananes des régions européennes ultramarines.
Avec des tarifs douaniers et des coûts de production faibles, les pays d’Amérique centrale, exportent largement vers l’Europe qui représente le premier marché de l’importation de bananes.
Cette concurrence, jugée déloyale par les producteurs européens, a conduit le prix des bananes à chuter fortement ces quatre dernières années. « Le prix du colis de bananes a baissé de 15% en passant de 14,1€ à 11,9€, soit en deçà du seuil de rentabilité des producteurs européens », affirment les organisations européennes.
L’Apeb (Association des producteurs européens de bananes) réclame ainsi aux instances européennes :
- le maintien du tarif douanier au seuil de 75€/t pour les bananes importées dans le cadre d’accords commerciaux sans possibilité de renégociations à la baisse;
- une régulation du marché pour remplacer l’actuel mécanisme de stabilisation totalement inefficace;
- l’obligation pour les produits agricoles importés d’être issus de productions qui respectent les mêmes règles que celles imposées aux producteurs européens, notamment en matière d’usage de produits phytosanitaires;
- tant en agriculture conventionnelle qu’en agriculture biologique, l’impossibilité pour des productions agricoles de commercialiser des produits dans l’Union européenne, si elles sont utilisatrices de produits phytosanitaires interdits par la réglementation européenne;
- les consommateurs européens ont droit à des informations transparentes concernant les différences entre les modèles de production de l’UE et ceux des pays tiers ; en bio comme en conventionnel ; ainsi qu’à un étiquetage clair leur permettant d’identifier l’origine des produits importés.