Entre extension et régression de la flavescence dorée en 2023

Cicadelle

La distance de dispersion des adultes de Scaphoideus titanus d’une parcelle à l’autre est généralement de moins de 30 m (80 % des insectes), mais elle peut atteindre 230, voire 300 m.

Crédit photo UMR BFP, Inrae de Bordeaux
Alice Dubois, de la Draaf PACA, chargée de mission flavescence dorée, dresse un état des lieux provisoire à la suite des résultats des prospections menées en 2023 dans les différentes régions viticoles. De son côté, Sylvie Malembic-Maher, de l’Inrae, revient sur les dernières avancées dans la connaissance du vecteur de la flavescence dorée.

En dehors des zones historiques, les prospections 2023 révèlent une progression de la flavescence dorée dans certains vignobles, une régression dans d’autres.

État des lieux par région

« Les résultats des analyses 2023, encore provisoires, montrent en Val de Loire une légère extension du foyer précédemment détecté en Indre-et-Loire. En Bourgogne, si la situation s’améliore en Côte-d’Or, dans le nord du Mâconnais, et dans la Nièvre (le foyer de la Nièvre est considéré comme éradiqué), une dissémination du foyer du Mâconnais (71)/Beaujolais (69) est en revanche notée, ainsi qu’une dégradation dans l’Yonne », indique-t-elle.

Dans le Jura, une extension est enregistrée dans le secteur d’Arbois. Côté Champagne, la vigilance reste de mise avec une légère progression d’un foyer dans les Hauts-de-France, et une zone délimitée qui s’étend concernant un variant très épidémique (M54). Il n’y a en revanche pas eu de cep contaminé détecté en Seine-et-Marne (foyer de 2022).

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En Alsace, un cep contaminé a été identifié dans la zone délimitée en 2021, ainsi que deux ceps dans de nouveaux secteurs. « Rappelons que dans ce vignoble, les cas ne sont pas épidémiques, le vecteur n’étant pas présent », précise-t-elle. Dans l’Ain, les foyers sont stabilisés. Dans l’Allier, un nouveau cas de cep contaminé a été détecté.

En Ardèche, les contaminations sont à la hausse. Des foyers sont considérés comme préoccupants dans le sud du Lubéron et le nord du Vaucluse. Dans les Bouches-du-Rhône, les foyers semblent stabilisés.

Dans le Var, une évolution importante du foyer de 2022 est notée.

Distance de dispersion des insectes

Côté R&D, les travaux se poursuivent sur la connaissance du vecteur, la cicadelle de la flavescence dorée (Scaphoideus titanus), notamment pour affiner la distance de dispersion possible des insectes d’une parcelle à l’autre.

« Selon les essais de marquage-recapture des cicadelles adultes menés en Italie ainsi qu’en France dans le Tarn en 2020 et 2021, 80 % des insectes diffusent à moins de 30 mètres, mais quelques-uns sont retrouvés à une distance pouvant aller jusqu’à minimum 230 m (étude française, projet Risca), voire 300 m (étude italienne) », indique Sylvie Malembic-Maher, ingénieure de recherche à l’Inrae.

La dispersion passive de la cicadelle est par ailleurs possible, par les vents, mais aussi avec les engins viticoles (il est ainsi recommandé d’éliminer les rameaux et feuilles restants sur les engins, mais aussi de privilégier les déplacements des zones non infectées vers les zones à risque d’infection).

Les chercheurs se sont également penchés sur la dispersion de la maladie. L’analyse des données recueillies pendant deux ans sur des parcelles dans le Bordelais (IFV/Inrae/GDON) révèle une distance moyenne de transmission sur une année de la maladie de 12 m. « 80 % des événements de dispersion ont lieu dans les 22 m. Quelques rares événements ont été notés entre 50 et 100 m», précise-t-elle.

La problématique des repousses de porte-greffes ensauvagés

À noter que les repousses de porte-greffes ensauvagés constituent une problématique importante. Dans le cadre du projet Co-Act mené par Sylvie Malembic-Maher, ce risque a été mesuré sur 4 communes des bords de Garonne en Gironde, où la maladie est chronique depuis 10 ans malgré la lutte insecticide obligatoire menée au vignoble.

Le battage (récolte des insectes présents dans le feuillage) de repousses de porte-greffe ensauvagés montre la présence de larves de Scaphoideus titanus sur 6 à 80 % de ces RPG en fonction des sites.

Or, ces repousses de porte-greffes présentent peu de symptômes alors qu’elles ont un niveau de concentration de phytoplasme élevé. Ces porteurs « sains » constituent un réservoir important de l’insecte et de maladie.

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