Manifestation dans l’Hérault : le ras-le-bol administratif fait consensus

Tracteur dans les rues de Montpellier

Les viticulteurs de l’Hérault ont roulé sur Montpellier avec plus de 500 véhicules, dont 300 tracteurs (source Préfecture 34).

Crédit photo Séverine Favre
En Occitanie, les viticulteurs se sont mobilisés le 26 janvier. Ici, les revendications portent avant tout sur le poids administratif et les revenus. 

Les viticulteurs de l’Hérault ont roulé sur Montpellier avec plus de 500 véhicules, dont 300 tracteurs (source Préfecture 34) .

Comme un peu partout en France, ils étaient venus porter leurs revendications et ressentiments devant les bâtiments administratifs agricoles et auprès du préfet.

« Des papiers et des papiers… »

« On croule sous l’administratif. Je passe trop de temps dans mon bureau. Mon père, qui a 76 ans, m’aide dans les vignes pour que je puisse remplir des papiers et des papiers. Vous trouvez ça normal ? », interroge ce vigneron indépendant.

« Dès que l’on fait une bonne année, on se fait écraser par les cotisations MSA et les impôts l’année suivante. Pour tout, il faut être accompagné par des organismes tellement les formalités sont complexes. Et à la fin, on doit encore payer », rajoute un vigneron voisin.

À côté, Benoît Pambrun, directeur de la cave coopérative de Cessenon constate : « Il n’y a plus d’agents administratifs, que des plateformes informatiques. Il n’y a plus personne pour répondre à nos questions et on fait le travail qu’ils faisaient avant. Tout ça pour que la plupart de nos coopérateurs se tirent au mieux un Smic ! »

Un juste prix pour nos produits
Dans la foule, un directeur de cave coopérative lance : « Il y a 25 ans, le merlot se vendait 80 €/hl. Aujourd’hui, c’est le même prix avec des charges à la hausse. » Un juste prix pour leur produit, c'est une des revendications des viticulteurs aujourd'hui.
Crédit photo : Séverine Favre

Les charges en hausse, les rémunérations en baisse

Pourtant dans cette cave qui commercialise de l’AOC Saint-Chinian et de l’IGP Oc, les efforts ont été effectués pour se convertir au bio et à la HVE. Mais l’addition est amère.

>>> Benoît Pambrun, directeur de la cave coopérative de Cessenon poursuit :

« En dehors du marché local, il n’y a pas de débouchés. HVE ou bio, le vin reste à la cave. Les courtiers et les négociants promettaient 5 € de plus par hectolitre pour la HVE. Nous y sommes allés. Quels résultats ? Le marché du vin bio s’est effondré. La grande distribution a pris du vin HVE et ne l’a pas mieux payé. Il reste les formalités administratives et les contrôles. Il y a 25 ans, le merlot se vendait 80 €/hl. Aujourd’hui, c’est le même prix avec des charges à la hausse. »

Les phyto, les produits œnologiques, le GNR mais aussi l’électricité : « En trois ans, la facture de la cave est passée de 20.000 euros à 57.000 euros. C’est de l’argent que l’on ne distribue pas aux coopérateurs. »

« Si nous disparaissons, c’est toute une économie qui part avec nous »

« On ne peut plus attendre. Dans quelques mois, on ne pourra plus payer les coopérateurs et les salariés, interpelle un responsable d’un autre cave coopérative. Fin novembre, à Narbonne, déjà nous manifestions. Il ne s’est rien passé. En revanche, les accords de libre-échange qui abattent notre agriculture se multiplient. Il faut tout de suite un gel des annuités bancaires et un arrachage sanitaire comme ce qui va être fait dans le Bordelais. Dans le cortège, regardez… Il y a des viticulteurs, mais aussi des fournisseurs. Si nous disparaissons, c’est toute une économie qui part avec nous. »

 

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