Noix : broyer ou non de l’interrang

Verger non broyé, chez Jérôme Leroy, nuciculteur à l’EARL Le Replat.

Crédit photo Chambre d'agriculture de la Drôme
Des broyages fréquents sont parfois pratiqués en noyeraie. Coûteux et chronophages, ils sont aujourd’hui remis en question par certains producteurs. La chambre d’agriculture de la Drôme a suivi un essai en 2023, montrant l’intérêt pour la gestion de l’eau à n’avoir qu’un broyage avant récolte. D’autres suivis auront lieu en 2024.

« Un passage de broyeur dans un verger de noix revient environ à 50 €/ha – avec le coût du gasoil et du salarié –, selon un producteur », indique Milancha Babity, conseiller en efficience de l’irrigation et économie d’eau à la chambre d’agriculture de la Drôme, lors d’une journée technique noix, le 13 février 2024. Quand vous multipliez ce coût par 4 passages annuels, sur 30 ha de vergers, vous comprenez les économies possibles si vous ne conservez qu’un broyage une semaine avant récolte. » Une réflexion d’autant plus vraie à l’heure des hausses des coûts de gasoil.

C’est chez Jérôme Leroy (EARL Le Replat), nuciculteur et éleveur à Parnans (au nord-est de Romans-sur-Isère), que Milancha Babity a ainsi mené une série de mesures en 2023, pour comparer le broyage ou non de l’enherbement naturel sur le rang et en interrang.

« L’enjeu était de suivre les dynamiques de l’eau dans le sol, les rendements quantitatifs et les calibres, pour vérifier les conséquences d’une réduction forte du broyage. »

Sur l’exploitation de Jérôme Leroy, sans irrigation en 2023, un passage de broyeur a été ainsi réalisé le 10 juillet sur une bande enherbée en comparaison du reste du verger non broyé.

« Le projet s’est mis en place tardivement, courant avril, donc nous n’avons pas pu multiplier les modalités, avec davantage de broyages et de sites », concède le technicien.

Essai de broyage (10 juillet) dans le verger de noyers chez Jérôme Leroy, suivi par la chambre d'agriculture de la Drôme.
Crédit photo : Chambre d'agriculture de la Drôme

Sondes tensiométriques

À l’aide de sondes tensiométriques situées à 30 cm de profondeur dans l’interrang, et à 30 cm et 60 cm de profondeur sur le rang, Milancha Babity résume ses observations :

« Sur la rangée de plantation, le passage ou non du broyeur mi-juillet n’a pas de conséquence significative sur la tension de l’eau dans le sol, à 30 cm comme à 60 cm. En revanche, sur l’interrang à 30 cm, on observe une différence significative durant 14 jours en moyenne en faveur de la modalité non broyée, et ce systématiquement après un épisode de précipitation conséquent, avec un écart dépassant 20 cbar, ce qui signifie que l’absence de broyage préserve mieux l’humidité notamment jusqu’à 30 cm. »

Autre avantage : un rendement identique obtenu selon les deux modalités, entre 1 et 1,5 t/ha (une baisse par rapport à l’année 2022, qui était de 2 à 2,5 t/ha, en raison de la nature alternée de la production du noyer).

« Ce rendement était d’ailleurs supérieur à ceux obtenus par des producteurs des alentours, ce qui a donc suscité de l’intérêt de ces derniers. Attention, il faut aussi multiplier les essais, et rappeler que les résultats sont aussi dépendants de la saison et des sols. D’ailleurs, Jérôme Leroy apporte régulièrement du fumier de bovins dans ses plantations de noix, ce qui améliore les taux de matière organique et favorise une rétention de l’eau. »

Un impact positif à creuser

Ces premiers essais permettent donc d’envisager des réductions de broyages de l’enherbement sans conséquence négative sur les rendements, ni sur la qualité de récolte « avec un broyage de couvert sec qui n’entrave pas le ramassage mécanisé », conclut le conseiller de la Drôme.

« Cette première année de suivi laisse même envisager un impact positif sur le maintien d’une humidité supérieur en ne broyant qu’une fois avant récolte. »

Des essais seront multipliés en 2024, sur la Drôme et l’Isère, et avec le concours de la Senura.

 

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