En 2014, le volume total des ventes d’antibiotiques s’élève à 781,5 tonnes. Alors que le tonnage vendu de principes actifs était en constante diminution depuis 2007, il augmente de 11,8% en 2014. Le tonnage a tout de même diminué de 23% sur les 5 dernières années et de 40,4% depuis 1999.
Cette augmentation des ventes d’antibiotiques serait liée à la parution de la loi d’avenir pour l’agriculture. Elle instaure plusieurs mesures telles que la fin des remises, rabais ou ristournes sur les antibiotiques à partir du 1er janvier 2015. Gérard Moulin, adjoint au directeur de l’Anses/ANMV en conclue :
Dans cette optique, les acteurs de la distribution et/ou de la délivrance du médicament vétérinaire ont réalisé des stocks de médicaments contenant des antibiotiques en fin d’année 2014. L’importance du stockage serait estimée à environ 3 à 4 mois.
Pas de bilan cette année
L’évolution des chiffres d’affaires des médicaments vétérinaires le confirme :au 1er semestre 2015 par rapport au 1er semestre 2014, les ventes d’antibiotiques ont diminué de 40%. Cette baisse serait due en partie à la résorption du stockage effectué fin 2014.
En temps normal, l’Anses considère les ventes de médicaments de l’année comme la représentation de l’exposition des animaux pour la même année. Pour les experts de l'agence, l’ensemble des médicaments vendus sont administrés aux animaux. Mais Gérard Moulin le souligne :
Le bilan 2014 ne permet pas d’évaluer l’utilisation effective des médicaments et donc l’exposition réelle des animaux aux antibiotiques. Si l’on calcule l’indicateur d’exposition des animaux aux antibiotiques (ALEA) pour 2014, on observe une augmentation de 13,1% par rapport à 2013.
L'exposition aux antiobiotiques critiques diminue
Si l’ALEA a augmenté pour l’ensemble des antibiotiques, ce n’est pas le cas pour les antibiotiques critiques. Les résultats 2014 montrent une baisse de l’exposition aux céphalosporines de 3e et 4e générations et les fluoroquinolones respectivement de 12% et de 3,5% par rapport à 2013.Entre 2013 et 2014, pour les bovins, la diminution est de 11,7% en céphalosporines de 3e et 4e générations et de 7,9% en fluoroquinolones. Depuis la restriction volontaire de l’utilisation des céphalosporines de dernières générations dans la filière porcine, une diminution de 78,2% a été observée.
Ces deux familles d’antibiotiques sont considérées comme particulièrement importantes en médecine humaine car elles constituent une des seules alternatives pour le traitement de certaines maladies infectieuses. Ainsi, la loi d’avenir pour l’agriculture fixe un objectif de diminution de l’usage des céphalosporines de 3e et 4e générations et des fluoroquinolones de 25% en trois ans à partir de 2013.
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