Sécheresse, inondations : une récolte de pêches-nectarines difficile à estimer

Si les dernières estimations annoncent un retour à la normale pour la production européenne de pêches et nectarines, le spectre de la sécheresse plan sur cette campagne. Photo : delkro / Adobe Stock
Selon les dernières estimations dévoilées ce mardi 23 mai, la production européenne de pêches, nectarines et pavies est annoncée autour de 3,379 millions de tonnes, soit une hausse de 14 % par rapport à 2022. Cependant, il est probable que le potentiel présent sur les arbres mi-mai, date de ces estimations, ne s’exprime pas totalement et que ces prévisions ne doivent être revues à la baisse, comme l’explique Éric Hostalnou de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales :

Cette année, pas de gel ou de grêle généralisés mais deux évènements climatiques « en cours » dont les effets ne sont pas mesurables aujourd’hui. De part et d’autre des Pyrénées, en Roussillon, en Catalogne et en Aragon, la sècheresse sévit depuis plus d’un an. Les restrictions d’irrigation en cours et probablement à venir auront sans doute un impact sur la production et même sur la survie des vergers. Dans le nord de l’Italie, en Émilie-Romagne, ces derniers jours, ce sont des inondations qui ont submergé les parcelles. Là aussi l’épisode climatique est en cours et les pertes sont encore impossibles à évaluer.

Les chiffres présentés en cette fin mai sans doute optimistes seront actualisés vers la mi-juin.

Zoom sur les principaux pays producteurs

En France : aucun accident climatique significatif n’est pour l’instant à déplorer. L’hiver rigoureux et tardif entraine cependant un retard estimé à 8 jours par rapport aux campagnes précédentes. La production devrait se situer autour des 227 530 tonnes soit une hausse de 1% par rapport à l’an passé. L’inquiétude réside cependant dans les conséquences de la sécheresse qui sévit dans le sud de la France, en Roussillon en particulier. Avec 200 mm de pluie en un an, la zone la plus méridionale du bassin de production français pourrait être gravement affectée.
En Espagne : après une campagne 2022 très déficitaire notamment suite au gel en Aragon et en Catalogne, 2023 se présentait sous les meilleurs auspices. C’était sans compter sur la sècheresse historique qui touche toute l’Espagne. Le potentiel de production de pêches, pêches plates et nectarines à cette date est estimé à 1 256 000 tonnes soit une hausse de 52% par rapport à 2022 et de 8% par rapport à la moyenne 2017/2021. Pour les pêches pavies, le potentiel de production est estimé à 292 000 T soit 41 % de plus que l’an dernier et 6% de moins que la moyenne 2017/2021. Mais ces prévisions ne prennent donc pas en compte les effets potentiels de la sécheresse.
En Italie : cette année, le gel avait légèrement touché quelques parcelles dans les régions productrices du nord de l’Italie mais depuis la mi-mai, ce sont les précipitations d’une rare intensité qui inquiètent particulièrement les producteurs d’Émilie-Romagne. De nombreux vergers sont actuellement inondés. Les effets de ce sinistre encore en cours n’étaient pas quantifiables à la date des estimations suivantes : 869 000 t de pêches et de nectarines(- 8% par rapport à 2022) et 64 000 tonnes de pêches pavies.
En Grèce : pas de problème climatique majeur cette année mais une météo capricieuse depuis début avril et une baisse des surfaces en pêches qui devraient donner une production de pêches et de nectarines de 335 000 T soit 5% de moins que l’an dernier. Pour les pavies, la production devrait se situer autour de 330 000 tonnes soit 4 % de moins que 2022.


 

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