Changement climatique : entre risques et opportunités

À l'invitation de la FNPF, Jean-Michel Legave (Inra), Alain Vialaret (Blue Whale), Sylvie Ayet (Socaprim), Luc Barbier (FNPF), Michel Issaly (viticulteur) et Stéphane Gin ont débattu des enjeux du réchauffement climatique en arbo. Photo : B.Bosi/ATC
Anticiper le changement climatique pour ne pas le subir : telle est l’attitude à adopter selon la FNPF. À l’occasion de son 73e congrès, les 23 et 24 janvier à Moissac (82), l’association spécialisée de la FNSEA a organisé une table ronde pour sensibiliser les arboriculteurs aux conséquences du réchauffement de la planète.
 
« C’est avéré, le réchauffement global de la planète est engagé », a indiqué Jean-Michel Legave, chercheur à l’Inra, en ouverture de la table ronde organisée par la FNPF. En France, le réchauffement est même supérieur au réchauffement moyen de la planète.
Les premiers impacts sont déjà observables : les floraisons des arbres fruitiers sont plus précoces de 7 à 13 jours en fonction des variétés, par rapport aux années 70-80.
D’autres conséquences inquiétantes pourraient émerger dans un futur proche, estime Jean-Michel Legave : nécroses florales, avortements pistillaires, fruits déformés, coups de soleil… Certains bioagresseurs des pays chauds pourraient, par ailleurs, venir s’installer, et ceux déjà présents pourraient renforcer leurs ravages en France : xyllela fastidiosa, monilia fructicola, ou encore carpocapse.
À l’inverse, le réchauffement climatique pourrait avoir des incidences positives sur l’arboriculture. Les gels printaniers pourraient être plus rares et certaines maladies, comme le chancre bactérien, pourraient décliner.

Un climat incertain

Au-delà du réchauffement climatique, les agriculteurs constatent une recrudescence des aléas climatiques au cours de ces dernières années : épisodes de gel, de grêle, de pluie, de sécheresse ou encore de chaleur extrême.
Pour y faire face, Stéphane Gin, consultant pour Meteo Protect et spécialiste de l’assurance agricole, suggère aux arboriculteurs de faire comprendre aux assureurs « ce qu’est la réalité du cycle de vie d’un verger », afin que ces derniers puissent leur proposer « une offre d’assurance adaptée à l’arboriculture ».
 
Mais l’assurance n’est pas la seule solution pour faire face au changement climatique. Selon Jean-Michel Legave, il est essentiel que les arboriculteurs et les acteurs de la filière travaillent de concert pour identifier les variétés les plus pertinentes (nouvelles ou traditionnelles mises jusqu’à présent de côté) pour un climat plus chaud. Il faudra aussi songer à des stratégies territoriales, quitte à déplacer les vergers vers le Nord.
Autre enjeu incontournable : la ressource en eau. Luc Barbier, président de la FNPF, a rappelé que notre capacité à stocker de l’eau sera un des grands défis de demain.
 
Face à un avenir plein d’incertitudes, une certitude demeure : celle de la nécessité absolue de réfléchir, dès aujourd’hui, à quoi pourraient ressembler les vergers de demain. Car l’arboriculture fruitière est une activité pérenne qui nécessite d’être pensée sur le long terme…
 
Après les vergers du futur, c’est le sujet de la commercialisation de demain qui animera les débats lors de la seconde journée du congrès de la FNPF. Un congrès résolument tourné vers l’avenir !

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