« L’arrêté abeille augmente et complexifie la charge de travail de l'arboriculteur, souligne Henri Mazenod, arboriculteur dans la Loire, et également apiculteur. Nous n’avons plus de vie. Il faut suivre un protocole qui n’est pas dans le sens de la vie de l’abeille. Si la journée il fait frais, l’abeille ne sort pas, mais il faut attendre la soirée pour traiter ! C’est aussi très contradictoire : nous voulons davantage de plantations fleuries pour favoriser la biodiversité et avec l’arrêté abeille, on nous demande de broyer la bande fleurie pour pouvoir passer un insecticide, ce qui aura un impact direct sur l’alimentation des abeilles domestiques comme sauvages. Aussi, nous ne connaissons pas les limites : quelle bande fleurie sont concernées ? Est-ce que trois pâquerettes suffisent pour être hors la loi ? »
Pour Henri Mazenod, l’arboriculteur risque d’être montré du doigt et sans doute une amende avec un retrait des aides PAC. « Pour un arboriculteur, les aides PAC représentent à peine 100€/ha. Cependant, l’arboriculteur risque d’aller au tribunal. Les producteurs de fruits ne peuvent pas travailler sereinement on va importer des fruits produit sans toute ses précautions. »
Le mal être des abeilles est multi facteurs, rappelle le producteur également apiculteur. « Le nombre de parcelles en monoculture, le temps plus sec, le manque de nourriture, pas de haie, les abeilles vont manger et boire n’importe où. Les piscines chlorées sont bien plus fatales pour les abeilles. »
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Techniques culturales