Les Champs gourmands vend toute sa production à moins de 15 km de la ferme

Coline Guicherd reprend officiellement l’exploitation en 2021 avec son frère et son compagnon. Ils forment un Gaec à quatre associés et un salarié. Photo : Bertrand Desmares

Coline Guicherd et ses associés reprennent l’exploitation familiale en 2021. Ils perfectionnent un système déjà en évolution, pour aller vers l’autonomie et pour valoriser les productions. Le tout dans un contexte très local.

Mettre fin à la production du tabac, un poison qui utilise massivement les pesticides. C’était le credo de Jean Michel, le père de Coline Guicherd. Il transforme alors sa petite ferme, ancrée dans la culture traditionnelle locale, vers une production diversifiée. Il s’oriente d’abord vers le maraîchage, puis valorise les céréales avec le pain en 2013, pour finir par la conversion bio en 2019.

Au-delà de la diversification

Mais il était difficile d’aller plus loin sans avoir les clés ni l’accompagnement adapté. Diplôme d’ingénieur de l’Isara en poche, Coline Guicherd reprend officiellement l’exploitation en 2021 avec son frère et son compagnon. Ils forment un Gaec à quatre associés et un salarié. Elle explique : « Nous sommes arrivés avec une vision et des techniques nouvelles. Par exemple, nous avons augmenté les engrais verts, diminué le travail du sol, et diminué de 60 % les engrais provenant de l’extérieur. Nous valorisons le fumier des génisses, nourries entièrement avec le fourrage produit sur la ferme et les 30 ha de prairie. » L’idée est d’utiliser les ressources locales et de tendre vers l’autonomie : toutes les activités confèrent à l’exploitation une grande résilience ainsi qu’une complémentarité entre les différents ateliers : maraîchage, pain, œufs, pension de génisses.

Une clientèle très locale

La fierté des Champs gourmands, c’est de montrer la capacité de production de leur exploitation sur seulement 40 ha : « Nous sommes cinq à travailler et, malgré notre petite surface, nous parvenons à nourrir 250 familles par semaine, en autonomie. C’est un bel objectif, très gratifiant », annonce-t-elle.

Deux fois par semaine, la vente de légumes se fait à la ferme, pour un chiffre d'affaires annuel de 240 000 €. Pour le pain, c’est un seul rendez-vous hebdomadaire, pour un CA de 24 000 €. La clientèle reste dans un rayon de 15 km autour de l’exploitation. Ils racontent : « Pendant le confinement, les gens se sont rués sur les fermes, et c’est resté. Depuis, notre clientèle ne cesse d’augmenter. Pourtant, nous ne communiquons que sur Facebook. » À ceci, il faut ajouter les magasins de producteurs et la livraison à plusieurs maisons de retraite.

Depuis deux ans, de nombreux projets se sont déjà concrétisés, comme l’installation de six nouvelles serres. Mais Coline Guicherd et ses associés souhaitent aller plus loin : « Nous ne cherchons pas à augmenter la production. Il faut la sécuriser en progressant dans nos pratiques, en rallongeant la saison. » Mais le plus urgent sera de construire un nouveau bâtiment pour rassembler le stockage, disséminé ici ou là sur une ferme qui n’a pas été conçue pour le maraîchage à l’origine.
 

Carte d’identité

➔ Date d’installation : mai 2021

➔ Localisation : Avressieux (Savoie)

➔ Main-d’œuvre : 4 associés + un salarié temps plein + 2 salariés 2 j/semaine l’été

➔ SAU : 40 ha, dont 2,5 ha de maraîchage plein champ et 4 ha de blé, 4 000 m2 de serres. Le reste en prairies

➔ Production : divers légumes, œufs, pain (avec leur blé), pension de génisses

➔ Commercialisation : vente directe à la ferme, magasins de producteurs, maisons de retraite



Cet agriculteur a été nommé « Talent Tech & Bio 2023 ». Ce Salon agricole international se tient les 20 et 21 septembre 2023, dans la Drôme. tech-n-bio.com

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