Des parlementaires soutiennent une interdiction stricte des néonicotinoïdes

Face à la situation "alarmante" des abeilles, 135 élus veulent une application stricte de l'interdiction des néonicotinoïdes. Photo : unaf/christel bonnafoux
135 parlementaires se sont mobilisés au sein d’un « Comité de soutien des élus à l’abeille et aux apiculteurs » pour défendre une application stricte de l’interdiction des néonicotinoïdes à compter du 1er septembre 2018. Le collectif estime que les dérogations à cette interdiction, qui peuvent être mises en place jusqu’en juillet 2020, doivent être limitées, au risque de fragiliser « la volonté du législateur d’interdire ces produits ».
« Il y a urgence à interdire les néonicotinoïdes », ont rappelé les membres du comité dans une tribune publiée le 27 mars dans Ouest France. Le même jour, et à quelques heures de l’ouverture des débats parlementaires au sujet de la proposition de loi sur l’alimentation, le comité a tenu une conférence de presse à Paris, pour présenter ses revendications. Pour eux, l'objectif est clair : « C’est le moins de dérogations possible ».

« Le moins de dérogations possible »

Ces dérogations devraient être établies au vu d’un avis de l’Anses, sur l’ensemble des cultures, présentant les effets des néonicotinoïdes et ceux des alternatives chimiques existantes. L’Anses a déjà présenté un avis intermédiaire, sur cinq cultures : la vigne, le maïs, les céréales à paille, les betteraves et la laitue. L’avis final devrait être rendu en mai et un « éventuel arrêté interministériel octroyant des dérogations » à l’interdiction devrait être pris « dans la foulée », explique le comité.
Avant que les dérogations potentielles ne soient autorisées, les défenseurs des abeilles tiennent à rappeler que « la situation des pollinisateurs […] est plus que jamais alarmante.[…] Un véritable effondrement de la population des insectes en Europe est en cours, alors qu’ils sont à la base des écosystèmes et de la chaîne alimentaire de nombreuses espèces ». Dans ce contexte, « l’interdiction des néonicotinoïdes est une opportunité pour notre modèle agricole », estiment les signataires de la tribune.

Un amendement sur l’origine des miels

Le comité propose par ailleurs un amendement à la loi agricole, en cours de discussion parlementaire, qui améliorerait la traçabilité des miels. Alors que la production de miel diminue en France et que 75% des miels consommés sur l’Hexagone sont importés, les élus déplorent le manque d’informations sur l’étiquetage des pots. « Si les textes européens prévoient l’obligation de mentionner sur l’étiquette le pays d’origine de la récolte, cette obligation tombe en cas de pluralité de pays d’origine au profit d’une mention opaque "mélange de miels originaires/non originaires de l’Union européenne" », explique le comité. Cette réglementation est sujette à favoriser les miels d’importation – souvent de Chine – frelatés (avec du sirop de sucre ajouté). Ainsi, le comité propose de rendre obligatoire la mention de l’origine par pays des miels issus de mélange. 69 parlementaires se seraient déjà engagés à soutenir cet amendement.
 

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