Les débourrements se sont avérés très précoces (fin janvier) et les températures froides qui ont suivi ont ralenti le développement de la végétation. Les floraisons se sont montrées moins abondantes qu’en 2017. En cause, plusieurs incidents climatiques en début d’année : trois nuits de « gel intense » du 26 au 28 février et un nouvel épisode de gel autour du 22 avril. Ces incidents ont été terribles pour les variétés japonaises les plus avancées : Sapphire, Fortune, Soryana, September, Yummy ou Black Amber. Les variétés domestiques, moins avancées à cette période, ont été peu touchées par ces incidents.
Pas de catastrophisme
Au 4 mai, l’AOPn prévoit ainsi des récoltes en fort recul. « Tous les cas ne sont pas les mêmes, mais en variétés japonaises, on peut craindre une baisse de récolte de l’ordre de 2/3 comparé à 2017 », estime Joël Boyer, président de l’AOPn prune. La filière ne veut cependant pas sombrer dans le catastrophisme. « Il y aura des prunes françaises cette année ! », précise l’AOPn, qui compte sur les metteurs en marché pour valoriser la qualité française.La procédure calamité engagée
Consciente toutefois que l’année sera difficile pour les producteurs, l’AOPn et la chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne ont rappelé aux producteurs l’importance d’effectuer les démarches pour la procédure calamité. Celle-ci a déjà été engagée et « une première tournée de constatation des dégâts de gel a été effectuée fin avril afin de visualiser les dégâts en verger », explique l’AOPn. Une deuxième tournée devrait se tenir au cours du mois de mai. La chambre d’agriculture insiste auprès des producteurs sur l’importance de remplir les fiches enquêtes disponibles en mairie. Elles seront essentielles pour que les communes soient déclarées en zone calamité agricole et pour faire bénéficier aux arboriculteurs touchés de dégrèvements fiscaux potentiels.