Attentes citoyennes et réalités techniques : trouver le bon équilibre pour la protection du verger

Les débats de la journée pomme-poire, qui s’est tenue le 28 juin, ont vite dépassé les questions techniques pour s’élargir à la rentabilité de l’exploitation. Il faut être ingénieux pour limiter le coût de la main-d’œuvre, choisir ses variétés et gérer les relations avec le voisinage.
 
« L’homologation ne se fait plus avec des critères scientifiques par l’Anses, mais par l’Élysée ou au boulevard Saint-Germain (NDLR : au n° 233 se trouve un immeuble de l’Assemblée nationale) », pestait d’emblée Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP, l'association organisatrice de la journée nationale avec la station d’expérimentation de la Morinière, le CTIFL et la FNPF.
 
Quelles recettes proposer alors ? Gildas Guibert (MesFruits) suggère : « De faire une bonne analyse de ses coûts et d’avoir une connaissance détaillée des postes les plus gourmands en main-d’œuvre, ceci afin de les adapter en fonction de la conduite des arbres et des marchés. La prise de décision inclut forcément le choix variétal. » Il poursuit : « On nous demande de faire de la RSE alors qu’on est en train de déshumaniser le verger en diminuant la main-d’œuvre pour maintenir la compétitivité. »
 

Entre pédagogie et dialogue

Autre chantier, la cohabitation avec le voisinage. Elle passe par l’explication et le dialogue. Laurent Rougerie (AOP pomme du Limousin) témoigne : « Dans le Limousin, nous avons établi depuis mars 2017 une charte avec nos riverains, assortie d’un comité de suivi comprenant des associations de riverains et des médecins. Nous constatons une forme d’acceptation des traitements s’ils sont expliqués. »
 
« Le combat doit être mené en permanence, martèle Daniel Sauvaitre. Il faut être en mouvement du 1er janvier au 31 décembre, faire de la pédagogie, ouvrir ses vergers. Nous allons dans le sens attendu avec les vergers écoresponsables de l’ANPP, mais les coups tombent de plus en plus forts. » 
De son côté, Charly Gautier, vice-président de la FNPF, estime qu’il s’agit « à la fois d’un gros débat sociétal et de la modernisation de nos exploitations, car on ne pourra pas faire l’impasse sur une augmentation de nos charges. La méthode de production la plus appropriée passe par une augmentation de main-d’œuvre. Cette dernière est l’enjeu primordial […] et des négociations rudes s'engagent sur le TO-DE et le CICE. Nos CDI apportent de la plus-value et de la technicité. Des saisonniers étrangers ne vont pas régler le problème. Et de toute manière, leur coût va augmenter ».

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