Manifestations agricoles : des mouvements en Pologne, Italie et Espagne

Les agriculteurs polonais, italiens et espagnols prennent le relais des Allemands et des Français.

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Pologne, Italie, Espagne : les actions des agriculteurs se poursuivent en Europe. Importations de produits ukrainiens, Pacte vert européen, climat, augmentations des coûts de productions, leurs revendications sont nombreuses. 

Les agriculteurs polonais lancent un mouvement d'un mois

À partir du 9 février, les agriculteurs polonais ont décidé de bloquer l'entrée des principales villes du pays ainsi que les points de passage de la frontière avec l'Ukraine, et ce, pendant 30 jours.

Le mouvement vise à attirer l'attention des autorités, nationales comme européennes, sur les impacts des politiques de lutte contre le dérèglement climatique et l'arrivée massive de produits agricoles ukrainiens dans le pays.

Déjà, plus de 250 actions ont pris forme à travers le pays. Les agriculteurs, qui appartiennent au syndicat Solidarność, avaient prévenu dès le début du mois du lancement du mouvement, à la suite de l'annonce d'une prolongation jusqu'en juin 2025 du système de duty-free pour les importations ukrainiennes de la part de Bruxelles.

Une position que les exploitants jugent « inacceptable ». En outre, ils demandent que les clauses du Pacte vert européen portant sur l'agriculture soient abandonnées. Le Green Deal ambitionne de permettre à l'Europe d'atteindre la neutralité climatique à horizon 2050.

S'ils considèrent que leur imposer des contraintes environnementales supplémentaires conduira à un recul de la production agricole en Europe, une étude menée par l'UE classe la Pologne comme le pays le moins vert parmi ceux de l'Union.

Le ministre de l'Agriculture polonais, Czesław Siekierski, a déclaré dans les médias qu'il croyait la grogne des agriculteurs « justifiée ». « Des discussions sont en cours pour définir de nouvelles règles commerciales avec l'Ukraine », a-t-il ajouté.

 

Rome va être assiégée par les agriculteurs

Plus de 2.000 engins agricoles se massaient aux abords de Rome en cette fin de semaine pour protester contre l'absence de mesures prises afin de contrer l'afflux de produits hors Union européenne sur le continent.

Déjà, des exploitants de plusieurs régions du pays avaient fait route ces derniers jours vers la capitale italienne. En plus des importations de produits venus de pays étrangers à l'Union, qui les privent de débouchés et de revenus, les agriculteurs italiens s'inquiètent aussi de l'impact des politiques européennes en faveur du climat sur leurs activités .

L'un d'eux, cité par les médias, déclarait ainsi : « L'an dernier, le recul de nos bénéfices a été de 70 %, en raison de coûts supplémentaires. Nous menons ces actions pour nous faire entendre, sinon, il ne nous restera plus qu'à fermer tout le secteur agricole italien. »

 

 

Les Espagnols ont prévu des actions jusqu'à fin février

Ils étaient le 8 février à Salamanque. Ils sont le 9 à Zamora, le 12 à Alicante, le 13 à Saragosse, le 14 à Séville... Jusqu'à la fin du mois, les agriculteurs espagnols vont manifester dans plusieurs villes du pays, pour finir le 27 à Cordoue.

Le but de ces actions, soigneusement organisées par l'Asociacion Agraria de Jovenes Agricultores (Asaja), la Coordinadora de Organizaciones de Agricultores y Ganaderos (COAG) et Union de Pequenos Agricultores y Ganaderos (UPA) est de mettre la pression sur le gouvernement afin qu'il mette en place des solutions pour répondre à plusieurs problèmes : l'impact de la sécheresse et de la guerre en Ukraine, l'augmentation des coûts de production et l'effet de certaines mesures européennes concernant l'agriculture.

En outre, les transporteurs, affiliés au syndicat Plataforma Nacional para la Defensa del Sector del Transporte de Mercancias por Carretera, vont rejoindre le mouvement de protestation en lançant une grève illimitée des transports routiers à partir du 10 février.

Déjà, les manifestations d'agriculteurs perturbent le transport de marchandises, faisant courir le risque de pénuries dans les supermarchés. En 2022, une grève des camionneurs avait quasiment mis le transport à l'arrêt dans tout le pays.

 

 

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