"Greenpeace a une vision naïve de l’arboriculture"

Luc Barbier, président de la FNPF, rappelle que "les agriculteurs sont conscients des enjeux sociétaux et travaillent depuis longtemps dans ce sens". Photo : L. Theeten / Pixel Image
Suite au "buzz" provoqué par Greenpeace lors de la publication de son rapport, le 16 juin, dénonçant "l’utilisation de dangereux cocktails de pesticides pour la production des pommes", Luc Barbier, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), réagit. L’arboriculteur parle d’un rapport "manipulé" et s’interroge sur "la complicité de l’État".
 
Luc Barbier, arboriculteur en Meurthe-et-Moselle et président de la FNPF, est en colère. En cause le rapport publié ce mardi 16 juin par l'ONG Greenpeace qui dit "dénoncer l’utilisation de dangereux cocktails de pesticides" utilisés pour la production des pommes vendues en supermarchés.

Pour rappel, Greenpeace s’appuie sur des analyses de 85 échantillons (d’eau et de sol d'exploitations agricoles), provenant des plus gros producteurs de pommes de douze pays européens. En moyenne, les trois quarts des prélèvements contiennent au moins un des 53 types de pesticides identifiés.

Le rapport de Greenpeace souligne que 70% de ces  produits présentent "une toxicité globale élevée pour la santé humaine et la faune sauvage." Le président de la FNPF précise que "les taux relevés ne sont pas supérieurs à ce qu’autorise l’Union européenne".

"La chaîne est vérifiée et vérifiable"

Pour Luc Barbier ce rapport est manipulé et révèle:

"la méconnaissance, voire l’incompétence" de l’association en la matière. "Aujourd’hui nous avons en France une arboriculture des plus restrictive en utilisation de produits phytosanitaires, explique le syndicaliste. De plus, notre pays est celui qui offre la plus grande sécurité sanitaire. Rappelons que la dernière crise sanitaire vécue en Europe, Escherichia coli, n’a pas été provoquée par l’agriculture traditionnelle."

Et l’arboriculteur rappelle que chaque application de produit phytosanitaire est agréée par l’État:

"La chaîne est vérifiée et vérifiable."

Loin d’une certaine mythologie urbaine, l’agriculteur insiste:

"Même en agriculture biologique l’utilisation de produits phytosanitaires est indispensable pour lutter contre des champignons notamment."

"Les agriculteurs sont conscients des enjeux sociétaux et travaillent depuis longtemps dans ce sens, insiste Luc Barbier. Une des solutions est de limiter les quantités de produits mais ce n’est pas la seule. Confusion sexuelle, variétés davantage résistantes... L’arboriculture française est engagée en production intégrée fruitière (PFI) depuis vingt ans. Ce rapport révèle, une fois encore, la vision naïve de Greenpeace de l’agriculture."

Pour Luc Barbier, point de doute sur ce "buzz lobbyiste" mais une interrogation subsiste:

"La complicité de l’État avec ces associations environnementalistes et, en parallèle, la mise à mal du CTIFL, et par là même de l’innovation, de la recherche, de la compétitivité de la filière. Un double discours décourageant pour les producteurs."

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