Vers une agriculture sans pesticides en Europe d'après l'Inrae

 L’Inrae a présenté fin mars les résultats d’une prospective menée sur deux ans, pour définir l’agriculture en 2050… sans pesticides. Photo : Adobe Stock Philippe Leridon
L’Inrae a présenté fin mars les résultats d’une prospective menée sur deux ans, pour définir l’agriculture en 2050… sans pesticides. Réduire fortement nos émissions de CO2, l’usage des produits phytosanitaires, tout en satisfaisant une demande alimentaire croissante, et en préservant tant notre santé que notre environnement. Voilà le colossal défi auquel se trouve confrontée l’agriculture de demain.
 
L’institut a travaillé deux ans sur cet exercice visant à définir les stratégies et directions à suivre pour se rapprocher l’objectif. L’Alliance européenne de recherche (ERA Pesticides Free) a collaboré au projet, associée à 144 experts internationaux. À son terme, 3 scénarios viables furent présentés et débattus face à des représentants des pouvoirs publics, mais aussi des industriels de l’agroalimentaire et des agriculteurs. Ils sont classés par ordre croissant d’efficacité.
  • Le marché global
  • Les microbiomes sains
  • Le modèle des paysages emboîtés
Les deux premiers retenus permettraient une réduction des émissions de CO2 de 8 et 20 %. Le dernier cité autoriserait quant à lui, une baisse drastique : de l’ordre de 37 %.

Ce résultat est obtenu par la diminution des productions animales, en proposant une forte diversification des cultures avec davantage de fruits et légumes secs.

Quant à la production agricole, les 3 scénarios permettent de maintenir à peu près le volume global. Toutefois, les hypothèses les plus pessimistes enregistrent une estimation à la baisse de 4 à 5 %. Le point sur lequel il faut encore avancer d’après l’Inrae. Des essais sont en cours dans quatre exploitations types, en Italie, en France, en Roumanie et en Finlande, mettant chacune en application l’un de ces modèles.
 
Concernant les pesticides, plusieurs axes d’amélioration sont testés. On travaille surtout sur l’immunité des plantes. Certaines recherches mettent l’accent sur la stimulation de leurs défenses naturelles. D’autres s’attachent à développer une meilleure résistance génétique chez les espèces étudiées ou à développer les interactions positives entre plantes et microbiotes.
 
Enfin, l’aménagement du paysage et des exploitations retient l’attention des experts. Pour vulgariser, l’idée principale est la suivante : lorsqu’un légume, fruit ou espèce végétale subi l’attaque régulière de certains insectes ou micro-organismes, on va planter autour, une espèce qui attire ses prédateurs naturels.
 
En conclusion, l’Inrae insiste sur le nécessaire concours des organismes politiques, les besoins d’une transformation de la PAC et la mise en place d’accords internationaux, sans quoi il serait impossible d’atteindre l’objectif du « zéro pesticide »
 

 

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