Une souveraineté alimentaire, oui mais à quel prix?

De gauche à droite :  Michael Trichet, FRSEA Pays de Loire ; Marie Levaux, FNPHP ; Françoise Roch, FNPF ; Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, Jacques Rouchaussé, Légumes de France et Cyril Pogu, Maraîchers nantais. Photo : Sabrina Beaudoin
Mardi 15 mars, au Sival à Angers, les principaux responsables agricoles de la filière fruits et légumes ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont fait le point sur la filière et la situation post-Covid. Chacun est conscient que l’objectif à terme est d’atteindre une souveraineté alimentaire mais avec la hausse des charges et la crise en Ukraine, la filière craint le pire.

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA : « La crise liée à la Covid-19 n’est pas terminée, elle pèse toujours sur les trésoreries des exploitations. ​Avec la guerre en Ukraine, ce sont deux crises qui s’ajoutent et qui mettent sur le devant de la scène la question de la souveraineté alimentaire. »

Mais pour atteindre cette souveraineté alimentaire, la filière fruits et légumes évoque deux problématiques : le côté sanitaire, avec la suppression constante de molécules, et la hausse des charges.

« Nous devons laisser les producteurs faire leur travail. Nous n’arrêtons pas de progresser dans notre filière mais au niveau phytosanitaire, avec les pertes de molécules, nous sommes assez secoués et nous nous trouvons dans des impasses », insiste Françoise Roch, présidente de la FNPF.


Un propos que rejoint totalement Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France. 

«  Arrêtons de supprimer des molécules pour permettre à nos producteurs de pouvoir produire correctement. Si nous continuons dans ce sens, nous perdrons en compétitivité. »

Inquiet, le président de Légumes de France insiste sur le caractère « catastrophique » de l’autonomie en France en mettant l’accent sur la hausse des intrants, du gaz et de l'électricité.

« Pour avoir de l’origine France, la grande distribution va devoir payer plus cher. Pour avoir de la tomate française, il faudra payer 60 cts du kilo en plus au producteur », poursuit-il. 

Certains producteurs se retrouvent dans l'obligation de baisser le chauffage dans les serres, d'autres envisagent de moins produire, voire d'arrêter. Dans ce contexte haussier post-Covid, et avec la crise ukrainienne, les hausses atteignent plus de 200% pour les engrais et pour les films plastiques de protection des cultures, plus de 1000% par rapport à l'année dernière pour l'énergie. Un constat qui inquiète aussi Cyril Pogu des Maraîchers nantais. 

Christiane Lambert a quant à elle cité la FAO - Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture - qui prévoit un ouragan de famine. Une expression qui interpelle la présidente de la FNSEA qui insiste :

« Un éleveur qui fait faillite ne redémarre jamais et c’est la même chose pour un maraîcher ou un arboriculteur. La flambée du prix de l’énergie, c’est +0,80 euro sur le kilo de tomate. Le Gouvernement doit prendre conscience de la gravité de la situation. Il faut arrêter les surtranspositions et nous laisser produire : un marché unique – une règle unique. »

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