Pruneau : une compétitivité à reconquérir

Objectifs : Renouveler le verger, réduire les coûts de séchage et relancer la dynamique commerciale.

Renouveler le verger, réduire les coûts de séchage et relancer la dynamique commerciale : tels sont les trois axes du plan de reconquête de la compétitivité du pruneau français (PRC) détaillés par la filière lors de la 43e journée de la prune organisée en janvier à Villeneuve-sur-Lot.

« Le déficit de compétitivité face aux chiliens, argentins et californiens ne cesse de s’accentuer depuis 10 ans. Il est en partie attribuable à l’insuffisance de productivité de nos vergers, conséquence d’un manque de renouvellement de nos plantations. À cela s’ajoutent le poids des charges sociales et du coût de l’énergie », analyse Patrick Léger, président de l’AOPn Comité économique du pruneau. « Nous devons repositionner la prune comme une culture rentable, mais vite. Car nous n’avons plus le temps d’expérimenter », appuie Stéfan Auneau, pruniculteur à Monteton, en charge du volet renouvellement du verger.

Les préconisations de plantations se basent donc sur des solutions déjà éprouvées sur le terrain : conduite d’arbre en axe, densité recommandée de 476 arbres/ha (6 X 3,5 m) et irrigation raisonnée mais obligatoire.  Avec comme principaux avantages : une entrée en production au bout de 4 à 5 ans, des heures de taille manuelles réduites de moitié grâce à une 1ère taille mécanisée, une récolte mécanique facilitée et meilleure qualité de récolte.

« L’idée n’est pas de s’arrêter à un modèle précis. Nous avons deux ou trois ans pour déterminer les vergers les plus performants sur un panel d’exploitations innovantes et trouver le verger de demain », poursuit Patrick Léger.

Le coup d’envoi est prévu cette année, avec un objectif annuel de plantation de 300 ha en 2013, puis de 400 ha en 2014, 800 ha entre 2015 et 2020 et 500 ha entre 2021 et 2025. L’objectif : atteindre 45 000 tonnes de production en 2025. Le coût approximatif d’un tel verger se chiffre à 20 000 euros/ha dont 11 000 euros de plantation équipée et 9 000 euros de coûts compensatoires jusqu’à l’entrée en production.

À l’échelle de la filière, ce plan nécessitera la mise en place d’un programme d’accompagnement financier intégré avec les pouvoirs publics et les banques. 

« Nous demandons aux pouvoirs publics que la baisse des aides directes prévue par la nouvelle PAC soit compensée par une aide couplée annuelle prédéterminée, afin de maintenir un équilibre économique, en attendant l’entrée en production des nouveaux vergers », précise Christian Amblard, responsable juridique du BIP et directeur du comité économique.  

Réduire de moitié les frais de séchage
 

Second volet du PRC : la réduction de moitié des coûts de séchage (actuellement plus du tiers du prix agricole du pruneau). Le changement d’un brûleur fioul par un brûleur biomasse, l’isolation des fours, portes, plafonds, parois, l’installation d’un échangeur à plaques génèrent déjà plus de 30 % d’économie. L’allongement de la durée de la campagne de séchage et de nouveaux procédés de séchage, sont à l’étude. S’agissant du dernier volet commercial, l’interprofession mise sur l’IGP pruneau d’Agen pour valoriser son produit à un prix supérieur aux concurrents et lutter contre les usurpations. L’ensemble de ces réflexions sont menées au sein de la nouvelle interprofession simplifiée dont les statuts ont été refondu en octobre. Sophie Simonin

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