Au départ, c'était la page blanche, surtout au niveau technique. "Nous n'avions pas peur du marché mais du challenge technique." C'est pourquoi, très vite, la station expérimentale Terre d'essais de Pleumeur-Gautier bascule une partie de son expérimentation plein-champ en bio. En 2001, toute le plein champ est bio, et, en 2012, une serre multichapelles en partie dédiée à la recherche biologique (investissement de 450 000 euros) est construite.
20 000 tonnes par an
Désormais, ils sont 50 producteurs de la côte nord de la Bretagne à s’être convertis : ils pèsent plus de 20 000 tonnes et proposent une gamme de 30 légumes frais Bio tout au long de l’année. 20 producteurs sont actuellement en cours de conversion. "Très vite, nous nous sommes fixés des normes pour produire du bon à manger mais aussi à voir", souligne jean-Jacques Le Bris : pas question que les légumes bio pâtissent d'une qualité normative inférieure à ceux produits en conventionnel. A noter que les légumes bio du Cerafel sont commercialisés depuis 2010 sous la marque "Légumes Bio Prince de Bretagne".La commission Bio du Cerafel est un outil de pilotage et d'organisation très performant. "Elle a pour mission de d'organiser toute la filière légumière Bio Prince de Bretagne, de la sélection variétale à l'expérimentation, de la technicité aux aspects marketing. C'est une entité à part entière qui vit avec les autres membres du Cerafel de manière transversale", rappelle Jean-Jacques Le Bris. Le producteur se félicite que cette agriculture au départ perçue comme une démarche d'opposition à l'agriculture conventionnelle soit aujourd'hui devenue complémentaire aux autres modes de production. "A ce titre, les recherches techniques portées par Terre d'Essai, et en partie financées par les producteurs conventionnels adhérents au Cerafel, sont également utiles aux agriculteurs conventionnels, dans une dynamique vertueuse d'échanges."
L'idée est évidemment de progresser encore en tonnage. Avis aux agriculteurs du nord de la Bretagne.