Les politiques préparent la sortie du glyphosate

Pour certaines cultures, la sortie du glyphosate devrait s'avérer compliquée, en l'absence de solutions de désherbage alternatives. Photo : Jackin/Adobe Stock
Les membres de la mission parlementaire d’information sur la sortie du glyphosate ont présenté, le 12 novembre, devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, leur rapport d’étape. Selon les auteurs, il est essentiel de « remettre de la rationalité scientifique et technique » dans ce « débat passionné ».

Les membres de la mission ont constaté qu’en 2017 (dernier chiffre obtenu), « les ventes de glyphosate ont représenté 8831 tonnes de substances actives, ce qui constitue environ 30% du volume total d’herbicides vendus ». Cette part est « relativement constante depuis 2013 », ajoute le rapport.
Alors que les pouvoirs politiques incitent, avec la mise en place de différents plans, à la réduction de l’usage du glyphosate, force est de constater que les chiffres restent stables depuis 2011, avec même une tendance à la hausse depuis 2015.
Lors des auditions qu’elle a effectuées auprès du monde agricole, la mission parlementaire a « réaffirmé que l’année 2020 sera la dernière pour une majorité des usages du glyphosate et qu’il faut que tous l’acceptent ». Pour autant, les parlementaires reconnaissent que pour que la sortie du glyphosate soit réussie, il est nécessaire de proposer aux agriculteurs des solutions alternatives. Si certaines ont déjà été identifiées, notamment par l’Inra, le rapport note que « plusieurs années peuvent s’écouler » entre la découverte d’une solution alternative et son application sur le terrain.
 
Ainsi, le rapport estime nécessaire de lister d’ici la fin 2020, les pratiques culturales pour lesquelles aucune alternative n’a été identifiée : les vergers ou vignobles sur des parcelles en forte pente par exemple. Il faudra aussi envisager des solutions pour lutter contre certaines vivaces pouvant être dangereuses pour la santé publique, comme l’ambroisie ou le datura.
 

Mieux connaître les usages et les impasses techniques

En conclusion, les auteurs du rapport préconisent trois pistes de travail :
  • Généraliser les enquêtes sur l’usage du glyphosate au sein de chaque interprofession, en lien avec les instituts techniques agricoles afin de « connaître plus complètement les utilisations actuelles du glyphosate » et « d’identifier les besoins d’adaptations et les pistes alternatives envisagées par les exploitants quand la matière active sera retirée ».
  • Créer une plateforme nationale d’enregistrement des produits phytopharmaceutiques utilisés, et du glyphosate en particulier. Il s’agirait ainsi de centraliser les données des registres phytosanitaires des agriculteurs dans une base numérique partagée afin « d’évaluer la trajectoire réelle des produits, de l’échelle de l’agriculteur à celle de la France dans son ensemble, ainsi que par filière ».
  • Faire préciser conjointement à l’Inra et aux instituts techniques agricoles d’ici juin 2020 « les situations qui ne pourront pas supporter un arrêt du glyphosate dès le 1er janvier 2021 sans menacer la survie de l’exploitation », ainsi que les délais raisonnables à envisager pour une sortie du glyphosate dans ces cas précis.

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