Les cultures spécialisées adeptes des produits de biocontrôle

Photo : ImagESine/Adobe stock
30% du chiffre d’affaires du marché de la protection des plantes. C’est ce qu’ambitionne IBMA France (l’association française des entreprises de produits de biocontrôle) à l’horizon 2030. Jeudi 18 janvier, l’association tenait ses 8es rencontres annuelles. En introduction de cette journée, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a même enfoncé le clou en souhaitant que la France devienne le leader mondial du biocontrôle.

« Comptez sur nous pour porter cette question avec détermination en dehors de nos frontières. Nous avons déjà posé un certain nombre de jalons, le déploiement de la stratégie nationale sur le biocontrôle en novembre 2020 Stratégie nationale de déploiement du biocontrôle | ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, un décret en 2021 qui codifie les usages dans le droit rural Consultation du public : projet de décret fixant les conditions d’inscription sur les listes des produits de biocontrôle (art.L. 253-5 et L. 253-7 du Code rural et de la pêche maritime) | ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation.»

Celine Barthet, présidente d’IBMA France, a salué cette ambition en rappelant que la reconnaissance au niveau européen était un prérequis nécessaire pour le changement d’échelle, et qu’il fallait revoir le cadre réglementaire pour accélérer l’innovation et l’évaluation.

L’association a profité de cette journée pour présenter les résultats d’un sondage réalisé à l’automne 2021 auprès de 350 agriculteurs.

« 70% des personnes interrogées emploient des produits de biocontrôle. Parmi ces utilisateurs, 66% sont en agriculture conventionnelle et 79% en agriculture biologique », indique la présidente Les exploitations de cultures spécialisées ont en effet un temps d’avance sur les exploitations de type polyculture-élevage, et le secteur de la viticulture se distingue puisque sur la base des sondés, 9 viticulteurs sur 10 utilisent des produits de biocontrôle.

Céline Barthet a tenu également à préciser quels étaient les freins mentionnés par les non-utilisateurs, qui, selon elle, sont des axes de progrès en matière de communication, notamment autour du manque de preuve d’efficacité et de l’accompagnement. Autre frein : le coût.

« L’objection prix n’est pas valable, dans la mesure où pour la plupart des solutions, ce sont des innovations. L’innovation est toujours plus chère si l’on doit la comparer avec des solutions largement génériquées et installées sur le marché », explique la présidente.

Le spectre du pulvérisateur

Et si en plus d’être créateur de valeur, le biocontrôle était aussi créateur d’acceptabilité sociale ? À cette question, Laurent Rougerie, producteur de pommes dans le Limousin, est affirmatif.

« J’ai dû plusieurs fois m’expliquer avec le voisinage sur nos interventions. Et se mettre à leur place nous oblige à trouver des solutions. Pour le quidam, un pulvérisateur reste un pulvérisateur, sans savoir ce qu’il y a dedans. Mais lorsque l’on se donne la peine d’expliquer que l’on pulvérise des produits de biocontrôle, et qu’ils permettent de limiter l’usage des produits phytosanitaires, alors la partie est gagnée. Plus on est transparent, mieux c’est ! »

Et du côté des fournisseurs, le biocontrôle est qualifié « d’aventure humaine et professionnelle » par Christophe Zugaj, directeur communication et affaires publiques chez De Sangosse.

« Notre défi, en tant que fournisseurs, c’est de répondre à toutes les demandes. Et le biocontrôle répond à ces attentes, il contribue à renforcer notre image et l’attrait des jeunes générations pour nos entreprises. Il implique que les process de recherche et développement sortent du laboratoire et se confrontent au terrain. Le biocontrôle, ce n’est pas une rupture dans la protection des plantes, c’est une transition. Si les solutions sont désormais bien démocratisées en cultures spécialisées, son usage est moins évident en grandes cultures. Mais des nouvelles solutions fongicides arrivent sur le marché et vont renforcer la confiance des distributeurs. »

Pour Céline Barthet, les solutions de biocontrôle sont une chance pour communiquer sur la transition agroécologique, elles sont une réponse à de nombreux défis que l’agriculture doit relever. Reste quelques leviers à faire sauter pour accélérer l’innovation et leur disponibilité. La feuille de route est tracée avec un seul mot d’ordre « communiquer, communiquer, communiquer ! »

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