Lundi 25 juin, Légumes de France a adressé une lettre ouverte aux ministres Stéphane Travert et Nicolas Hulot, afin de les informer qu’ils mettent « gravement en péril les producteurs de notre pays » :
« Alors que nous vous avons alertés sur le fait que les distorsions de concurrence sur le coût du travail ont entraîné, depuis plus de 15 ans, la diminution des surfaces cultivées pour notre filière, vous décidez pour 2019 de n’accorder aucune compensation aux employeurs de travailleurs saisonniers suite à la disparition du CICE. C’est une augmentation de 7 points de charges qui est à prévoir, soit 115 euros de plus par mois pour chaque saisonnier. Notre filière va être très impactée par cette décision, puisque le coût de la main-d’œuvre représente entre 30% et 70% de notre coût de production et que nous embauchons plus de 120 000 saisonniers chaque année », s’alarme Légumes de France.
Autre sujet : la protection des cultures. Légumes de France s’inquiète de ne voir bientôt dans les rayons que des légumes importés, traités avec des produits interdits sur le territoire national, faute de solutions techniques en France pour protéger les cultures. La France a ainsi refusé l’utilisation d’un produit nématicide en carotte, pourtant autorisé dans les pays voisins et pour lequel il n’existe aucune alternative. « Rien qu’en Normandie, ce sont plus de 44 000 tonnes de carottes sur près de 1 000 ha qui vont être perdues », chiffre le syndicat.
Jacques Rouchaussé, président des Producteurs de Légumes de France demande ainsi aux ministres de « sortir du dogmatisme qui aveugle actuellement vos esprits, et de revenir à plus de pragmatisme, de bon sens et de discernement », afin que les producteurs français continuent à produire des « produits sains, de qualité, et en quantité suffisante. »
Vie de filière
Légumes de France demande moins de dogmatisme et plus de pragmatisme
