Faut-il avoir peur des SDHI ?

 Mi-avril, des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de l’Inra ont alerté sur la dangerosité pour l’homme d’une classe de fongicides, les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase). Photo : N.Chemineau/Pixel Image
Dans une récente tribune publiée dans le quotidien Libération, plusieurs scientifiques ont souhaité alerter sur les risques potentiels pour la santé de l’usage en agriculture des fongicides inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHI). Les succinates déshydrogénases sont des enzymes impliquées dans la respiration cellulaire chez un très grand nombre d’organismes vivants, de bactéries, de moisissures, de mammifères et chez l’homme. Depuis une vingtaine d’années, des molécules, utilisées pour lutter contre les maladies fongiques des plantes, fonctionnent grâce au blocage de cette fonction essentielle de la cellule par des inhibiteurs appelés SDHI.
Selon ces chercheurs, les fongicides SDHI bloqueraient également l’enzyme humaine, ce qui pourrait avoir comme conséquence l’apparition d’encéphalopathies sévères et même de certains cancers du rein ou du système digestif.

Un groupe d'experts nommés par l'Anses

« Comme l’ensemble des substances actives phytopharmaceutiques, les SDHI ont fait l’objet, avant leur approbation au niveau européen et la mise sur le marché par les États membres des produits les contenant, d’une évaluation de leur toxicité pour les mammifères, ainsi que des risques potentiels que présentent leurs usages », a tenu à préciser l’Anses qui a également annoncé la constitution d’un groupe d’experts qui sera chargé d’auditionner les chercheurs auteurs de l’alerte, et d’examiner les éléments évoqués au regard de la littérature scientifique et des données issues de la phytopharmacovigilance. « Ce travail aura notamment pour objectif d’évaluer si des éléments nouveaux doivent être portés au niveau européen et, si nécessaire, de prendre toute mesure de gestion des risques qui apparaitrait appropriée. »

Associations et collectifs réagissent de toute part

Quelques jours après cette annonce, l’association Générations Futures a demandé à l’Agence « de suspendre immédiatement les autorisations de mise en marché des produits contenant des SDHI, à titre conservatoire. » Générations Futures pointe plus précisément du doigt l’un de ces SDHI : le boscalid.
Fongicide utilisé notamment en fruits et légumes, le boscalid serait le résidu de pesticides le plus fréquemment quantifié dans les aliments au niveau européen et se retrouverait en grande quantité dans l’air ainsi que les eaux de surface de certains départements français.
« Sauvons les fruits et légumes de France » dénonce pour sa part « une vague médiatique » et « une mise en scène qui ne repose sur aucun fondement scientifique. » Le collectif déclare ne faire « confiance qu'à l'expertise des autorités sanitaires rappelant que  « les conditions d'emplois de ces substances se sont toujours faites selon les normes françaises et européennes. »


 

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