La fin des deux dispositifs d’exonération de charges – TO-DE et CICE – agite la profession agricole, particulièrement les arboriculteurs et les maraîchers, pour lesquels la main-d’œuvre constitue une charge majeure du coût de production (60 à 70% du coût de production pour les producteurs de pommes). Légumes de France, la FNPF et l’ANPP notamment se sont déjà fortement mobilisés autour de cette question.
+ 500€ de charges mensuelles par salarié
Face à l’intransigeance du gouvernement, l’ANPP demande désormais aux parlementaires de défendre le maintien du TO-DE et même, de « le renforcer pour compenser la perte du CICE », selon les mots de Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP.Selon l’ANPP, « la suppression du dispositif TO-DE représenterait pour les producteurs de pommes et de poires une hausse brutale du coût du travail d’au moins 15% ». Prenant un exemple précis, l’ANPP estime que pour l’embauche d’un saisonnier rémunéré au Smic et travaillant 42h par semaine, la hausse de charges pour l’employeur atteindrait 500€ par mois en 2019, comparé à 2018.
Un frein aux pratiques agroécologiques
Alors que les producteurs de pommes ont fait preuve de progrès constants en matière de pratiques culturales, notamment à travers la démarche des vergers écoresponsables, répondant ainsi aux attentes de consommateurs de plus en plus exigeants, l’ANPP voit dans la suppression des dispositifs d’exonération de charge « une véritable trahison ». « Les modes de production faisant appel à l’agroécologie [...] nécessitent plus de main-d’œuvre à travers l’accroissement des interventions manuelles et mécaniques », rappelle l’ANPP qui attend le soutien des parlementaires.