Emmanuel Macron dévoile les premières mesures


A l’occasion de son discours de Rungis, ce mercredi 11 octobre, le Président de la République, Emmanuel Macron, a tout d’abord tenu à rappeler les deux objectifs des États généraux de l’alimentation (EGA) : « le premier, permettre aux agriculteurs de vivre du juste prix payé, de permettre à tous dans la chaîne de valeur de vivre dignement ; et le second, de permettre à chacune et chacun d’avoir accès à une alimentation saine, durable, sûre. »
Alors que la MSA vient de publier le bilan des revenus des agriculteurs pour 2016, le président a affirmé qu’ «  il n’est plus possible aujourd’hui qu’en France, un tiers des agriculteurs gagne moins de 350 euros par mois. »

Vers une contractualisation pluriannuelle

A l’issue des premiers travaux menés lors de ces EGA, le Président a donc prôné pour la mise en place d’une contractualisation pluriannuelle rénovée avec un contrat qui serait proposé par les agriculteurs et non plus par les acheteurs. « Nous modifierons la loi pour inverser cette construction du prix qui doit pouvoir partir des coûts de production. Les négociations commencent dans quelques semaines et je souhaite à cet égard un engagement clair de toutes les parties prenantes en ce sens auprès des ministres et sans attendre la loi. »

Professionnaliser les organisations de producteurs

Mais selon Emmanuel Macron, cette nouvelle approche ne peut s’avérer efficace que si les agriculteurs se regroupent véritablement en organisations de producteurs pour peser plus dans les négociations. « Aussi vrai que je souhaite que l’État prenne ses responsabilités, vous devez aussi prendre vos responsabilités et vous regrouper beaucoup plus rapidement, beaucoup plus massivement autour de ces organisations de producteurs. Je ne veux pas que, dans deux ans et dans trois ans, on puisse continuer à dire : on n’arrive pas à avoir ces discussions parce que les organisations restent éclatées. »
Le Président souhaite ainsi professionnaliser les organisations de producteurs pour qu’elles puissent collectivement fixer les prix et les volumes qu’elles souhaitent négocier avec leurs acheteurs et pour qu’elles puissent travailler sur leurs coûts de production. Il a aussi proposé un renforcement de l’observatoire des prix et des marges.
Pour lutter contre la course au prix bas, Emmanuel Macron s’est également dit favorable au relèvement du seuil de revente à perte économique pour les produits alimentaires et à l’encadrement des promotions « mais afin que, d’abord, le juste revenu aux producteurs soit garanti et qu’une qualité supérieure des produits pour les consommateurs puisse être aussi l’objectif collectivement recherché. »

Des plans de filières pour une montée en gamme

Le président a enfin demandé à chaque filière de proposer, d’ici la fin de l’année, des plans de filière. « Ces plans de filières doivent permettre d’assurer aux Français la montée en gamme autour de labels, des signes de qualité, de la bio avec des objectifs chiffrés à cinq ans » a-t-il souligné, tout en affirmant qu’ « il continuera à y avoir plusieurs modèles agricoles : de l’agroécologie en passant par le bio, le circuit court, des modèles intensifs, des modèles à l’export, de l’indication géographique. Nous devons cultiver nos différences pour susciter la préférence des consommateurs. »
Ces plans de filières devront également mentionner les travaux de recherche prioritaires à mener et les investissements nécessaires. 
Une loi sera présentée au premier semestre 2018 pour porter l'ensemble de ces conclusions. « Cette loi pourra prendre la forme d’ordonnances pour aller plus vite et avoir une promulgation complète au plus tard à la fin du premier semestre 2018 » a enfin conclu le Président de la République.

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