À l’occasion des vœux d’Interfel, organisés le 12 janvier à la Maison des fruits et légumes à Paris, Laurent Grandin, président d’Interfel, a dressé le bilan de l’année 2022 avant d’annoncer les perspectives 2023 et notamment de revenir sur le plan de souveraineté attendu au SIA 2023.
L’année 2022 a été marquée par des aléas climatiques divers : épisodes de gel, grêle, canicule.
« Des aléas caractéristiques d’une évolution climatique qui obligera le producteur à repenser son mode de production notamment en matière de protection et d’accès à l’eau », estime Laurent Grandin.
La hausse du coût de l’énergie, l’inflation, le pouvoir d’achat mais aussi la loi Agec (et son annulation en décembre) et accessibilité aux fruits et légumes ont également bouleversé l’année 2022. La sécurité alimentaire est un enjeu crucial pour la filière. Pour définir le plan de souveraineté fruits et légumes, quatre groupes de travail stratégiques ont été mis en place. L’objectif est de lever les freins à la compétitivité et disposer de moyens financiers suffisants pour accompagner toute la filière dans ce plan. L’interprofession croit au plan de souveraineté fruits et légumes.
« Nous avons une ambition forte. C’est d’approcher, pour assurer un niveau de sécurité alimentaire sur le territoire, à l’horizon 2030, des 60% de taux d’approvisionnement national comme les autres grands pays européens du bassin méditerranéen, contre 50% actuellement, précise Laurent Grandin. Si nous continuons dans les tendances actuelles, nous passerions à 35-45 % de souveraineté d’ici une dizaine d’années, ce qui n’est pas acceptable dans un pays comme la France ».
Lutter contre la déconsommation
Si l’inflation touche peu la filière fruits et légumes grâce à un arbitrage réfléchi du consommateur, l’accès aux fruits et légumes pour les plus modestes demeure un sujet phare pour Interfel. Le prix des fruits et légumes ont augmenté 6,7% de décembre 2021 à novembre 2022 (contre 5,3% sur la période précédente)1. Une hausse flagrante en octobre, en conséquence directe de la sécheresse.
« Les Français restent résilients dans leurs achats de fruits et légumes en jouant sur la diversité des produits de la gamme, nous avons plus de 80 espèces de fruits et légumes frais présentes sur le marché et avec la diversification des circuits de distribution qu’ils fréquentent », assure Laurent Grandin.
Le panier moyen d’achat reste stable avec une augmentation potentielle de 1 % sur l’année. Pour les plus modestes, la question du chèque alimentaire reste au bord des lèvres. Interfel milite pour sa mise en place ainsi que pour instaurer un enseignement alimentaire à l’école avec le retour de cours de cuisine.
1 source IPC Insee
