Punaises phytophages : les méthodes alternatives, entre intérêts et limites

Les différents panneaux de glu ont été comparés pour identifier les plus efficaces pour piéger la punaise "Nesidiocoris tenuis". Photo : projet Impulse
Mené notamment par le CTIFL, des stations d’expérimentations (Aprel, Grab, Invenio) et chambres d’agriculture (CA13 et CA47), le projet Impulse (2017-2020) a permis d’évaluer plusieurs méthodes de gestion des punaises phytophages sur cultures de tomate, d'aubergine et de chou. Au-delà du travail de caractérisation des espèces de punaises présentes, l’étude a cherché à caractériser la diversité naturelle des parasitoïdes pour identifier les ennemis naturels et les potentiels agents de lutte biologique. À ce stade, les méthodes de gestion basées sur la protection physique (filets, pièges chromatiques englués) et la lutte biologique (parasitoïdes, nématodes entomopathogènes) donnent les résultats les plus intéressants en culture de tomate et d’aubergine sous abris.

Sur trois années d’essai au centre opérationnel CTIFL de Balandran et sur le site d’Invenio, les filets insect-proof installés aux ouvrants et devant les portes des tunnels confirment leur efficacité, avec une nette réduction des populations de punaises phytophages et des dégâts causés sur les plantes. En moyenne, il est observé 3 % de boutons floraux néoformés sectionnés par les punaises dans les tunnels avec filet contre 18 % dans les tunnels témoins sans filet. L'étude révèle que, dans deux essais sur trois, le rendement était aussi supérieur dans les tunnels protégés avec les filets par rapport aux tunnels sans filet.
 
Si les pièges à phéromones et pièges chromatiques englués n’ont pas permis un piégeage massif, les premiers sembleraient plus pertinents pour alerter les producteurs sur le niveau de risque. L’utilisation de plantes pièges (moutarde brune, colza, chou chinois) a montré un réel intérêt en culture pour la gestion des punaises du chou en plein champ, en particulier le colza car son cycle de vie et sa vigueur lui procurent une forte appétence vis-à-vis des punaises, souligne l’étude. En culture d’aubergine, la phacélie joue pleinement son rôle de plante piège dans le tunnel, avec des effectifs de punaises beaucoup plus élevés sur la phacélie que sur la culture d’aubergine. La difficulté technique reste la méthode pour gérer les populations des punaises sur ces plantes à l’intérieur de l’abri.
 
À l’issue du projet, différents leviers de gestion ont été identifiés (lutte biologique, avec le parasitoïde T. basalis qui parasite les œufs des punaises N. viridula et Eurydema sp ; ou l’utilisation d’un nématode entomopathogène Steinernema carpocapsae vis-à-vis de Nesidiocoris tenuis), cependant les stratégies globales restent à affiner.

Les analyses technico-économiques sur les méthodes de gestion des punaises phytophages montrent également les limites des méthodes alternatives.

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