Dans une étude d’impact (à consulter ici), le collectif a passé « au peigne fin » douze productions : noix, noisettes, pommes, pêches-nectarines-abricots, poireaux, asperges, oignons, artichauts, salades, carottes et légumes d’industrie, melons, cerises-fraises-fruits rouges. Selon l’étude, toutes ces productions seraient en danger si les produits phytosanitaires venaient à être interdits.
Pour le collectif, les retraits d’autorisations sont aujourd’hui le fruit d’une « dérive démagogique ». L’expertise des agences d’évaluation françaises (Anses) et européennes (Efsa, Echa) sont désormais niées, déplore le collectif qui estime que l’autorisation ou l’interdiction des substances phytosanitaires ne découlent plus de critères scientifiques mais du « contexte politique, de pressions d’associations environnementalistes militantes », ou encore de « l’opinion publique du moment ».
Les interdictions sont d’autant plus arbitraires que les études d’impacts relatives aux retraits sont « quasiment inexistantes », note le collectif.
Attention aux impasses
S’ils ne font pas encore partie des néonicotinoïdes interdits, le collectif s’inquiète pour l’avenir des insecticides à base d’acétamipride. Ils « sont incontournables pour les cultures légumières et fruitières », indique l’organisation. « Cette substance permet le contrôle des populations de pucerons et d’aleurodes », poursuit l’étude.« Le désarmement de la protection phytosanitaire engagé par les autorités est particulièrement préoccupant en ce qui concerne les risques nouveaux à caractère invasif, ou à la réémergence d’anciens risques », affirme le collectif. Il prend notamment l’exemple de Drozophila suzukii sur les cerises, du cynips du châtaigner, ou encore de l’anthonome du pommier. Le collectif rappelle que « les cultures ont besoin de protection », et que poursuivre sur la voie de l’interdiction « reviendrait pour beaucoup de producteurs à ne produire que les bonnes années […] voire à mettre la clé sous la porte ».