"Les producteurs de raisins de table ont hiérarchisé les caractères de sélection pour les nouvelles variétés, répondant à des objectifs actuels mais en se projetant aussi sur la demande future. La priorité sur la résistance au mildiou et à l’oïdium résulte des demandes de plus en plus fortes de la société sur la baisse des traitements phyto, en lien avec Écophyto."
En croisant les variétés de raisin de table classiques Vitis vinifera (muscat de Hambourg, Alphonse Lavallée, chasselas doré) avec d’autres cépages de raisins résistants aux maladies fongiques (descendants de variétés américaines et européennes), on obtient par hybridation successive des individus se rapprochant du raisin de table actuel, mais avec la résistance mildiou-oïdium.
"Les nouveaux génotypes possèdent deux gènes de résistance à l’oïdium et deux au mildiou. Cette résistance est dite pyramidée et permet de mieux protéger la vigne face aux champignons."
Six variétés évaluées en station
Sur les 200 génotypes issus des travaux de sélection ayant duré trois à quatre ans et conservés en serre, 16 ont pu être sélectionnés par les professionnels pour un passage en "stade 2" (quelques souches sur le terrain). Les six plus intéressants d’entre eux ont ensuite été choisis pour être évalués en station, à La Tapy de Carpentras et au Cefel de Montauban."Nous sommes en cours de deuxième stade de sélection. Quelques génotypes sélectionnés pourraient passer en stade 3, à l’étape d’examen pour une éventuelle inscription au catalogue."
Deux à trois variétés en 2020
Au final, Loïc Le Cunff table sur 2020 pour avoir une commercialisation de deux ou trois variétés de raisins de table résistantes au mildiou et à l’oïdium (un blanc, un noir et peut-être un rose), qui n’appartiendront ainsi pas à l’espèce Vitis vinifera et auxquelles il faudra trouver de nouveaux noms."L’objectif est ensuite de continuer à sortir de nouvelles choses tous les trois ans, pour avoir une gamme de variétés résistantes aux maladies avec différents critères d’intérêts supplémentaires."