Raisin bio : "Le marché peut encore absorber du volume"

Cinq metteurs en marché et une dizaine de producteurs bio se sont retrouvés ce lundi 20 avril autour du raisin de table bio. Photo: L.Rubio/Pixel Image

Depuis 2010, le volume commercialisé en raisin de table bio par les principaux metteurs en marché du Vaucluse augmente chaque année d’environ 30%.

"Peut-on encore compter sur un niveau de progression comparable pour les années à venir ?"

C'est sur ce questionnement que Marc Charoy, de la chambre d’agriculture de Vaucluse a entamé la table ronde organisée ce 20 avril à Carpentras.

En plus d’une dizaine de producteurs, cinq metteurs en marché du département ont répondu à l'appel: ProNatura, Les 3 Capucins, la Sica des Paysans du Ventoux, Brio Fruits et Relais Vert. Dans l’ensemble, la réponse a été partagée par tous:

"Oui, le marché peut encore absorber davantage de volume, la demande en raisin de table bio reste forte."

Se rapprocher du client final

Cette table ronde, organisée par la chambre d’agriculture de Vaucluse en partenariat avec l’AOP raisin de table, le Domaine expérimental de La Tapy et Bio de Provence s’inscrit dans un contexte de stagnation des conversions en agriculture biologique pour le raisin de table.

Du côté des mises en marché, les producteurs bio s’interrogent sur les évolutions en matière de prix d’achat mais aussi de capacité d’écoulement pour des volumes supplémentaires.

De l'avis des professionnels présents, il y a une certaine stabilisation de la dynamique de prix. Pour tous, la clé pour le bio est de se rapprocher le plus possible du client final et de travailler sur le merchandising:

"Le marché se professionnalise, souligne Patrick Ophèle de ProNatura. On a mis en place des outils, comme des dégustations en magasin, afin qu’il y ait une prise de conscience de l’aval sur les difficultés de produire en bio et avoir une meilleur acceptabilité des prix. Selon moi, on ne verra pas les prix aller plus bas dans l'avenir."

Des fruits bio vendus en vrac en GMS ?

Côté circuit de commercialisation, il reste encore de la marge de progression. En termes de part de marché, les chiffres de 2013 donnaient les magasins spécialisés en tête avec 42%, puis la GMS à 30% et la vente direct à 27%.

Que ce soit en magasin bio ou en GMS, les lignes bougent comme l’explique le représentant de ProNatura:

"Il ne suffit pas d'avoir une grande marge pour être rentable. Il faut avant tout savoir bien vendre et c’est ce que nous essayons de mettre en place avec nos partenaires. Le rayon fruits et légumes doit être plus dynamique avec un turn over plus régulier."

En GMS, les fruits bio se vendent actuellement avec emballage, ce qui n’est pas forcément compatible avec l’esprit des consommateurs bio. Toutefois, des évolutions sont en cours selon Brio Fruits:

"Certains magasins se posent la question de créer des rayons bien séparés pour vendre des fruits et légumes bio en vrac et éliminer cette problématique de l’emballage. Cela s’appelle des bergeries."

Revendiquer l'utilisation de plaquette de sulfite ?

Une autre problématique du raisin de table bio: la conservation. Actuellement les techniques autorisées en bio sont souvent complexes et insatisfaisantes. 

La revendication de pouvoir prolonger la conservation du raisin par l'utilisation de plaquettes de sulfites est-elle légitime? Sachant qu'il s'agit d'une diffusion aérienne, alors que les sulfites sont autorisées dans la vinification bio, et donc ingérées?

Le débat est loin d’être tranché, comme l’explique un producteur:

"Nous avons fait la demande plusieurs fois auprès d'Ecocert sans jamais avoir de retour. De notre côté, il faut aussi se poser la question de l’acceptabilité des consommateurs bio vis-à-vis d’un prolongement de conservation avec utilisation de sulfite."

L’affaire est donc à suivre. Étant précisé que l'autorisation de ce mode de conservation permettrait de meilleures conditions de mises en marché pour les quelques variétés supportant la conservation

De l'intérêt pour du chasselas du Sud-Est

Dans le top trois des variétés vendues en bio: le muscat est bien sûr en tête, suivi de l'alphonse lavallée et du danlas.

En raisin blanc, le danlas est utilisé en bio faute d’autres variétés satisfaisantes pour le moment. Malgré les difficultés liées à la production, le chasselas tend aussi à se développer sur la demande des metteurs en marché spécialisées en bio, comme Relais vert:

"Il serait plus cohérent, du point de vue écologique, de nous approvisionner en chasselas le plus possible localement plutôt que dans le Sud-Ouest. Il y a de la demande sur le marché pour cette variété dont le nom à une bonne notoriété auprès des consommateurs."

Après avoir brossé le profil technico-économique d'une dizaine de variétés, la chambre d'agriculture a présenté, lors de la table ronde, une nouvelle variété qui pourrait interresser les producteurs bio à l’avenir: le suffolk red. Elle se présente sous forme de petits fruits roses et pourrait se vendre en barquette.

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