Quel avenir pour le verger des Deux-Sèvres ?

Le verger des Deux-Sèvres, majoritairement constitué de pommiers, s’étalait sur 1 200 ha il y a vingt ans. Il n’en compte plus que 650 à 700 aujourd’hui. Photo: Ivonne Wierink/Fotolia
Il y a quelques jours, le tribunal de commerce de Niort annonçait la liquidation judiciaire des Vergers de Viennay et de l’Aubertière, dans les Deux-Sèvres. Sur 110 ha, Anthony Fichet employait 15 salariés en CDI et une cinquantaine d'ETP en saisonniers. Si le verger des Deux-Sèvres, majoritairement constitué de pommiers, s’étalait sur 1 200 ha il y a vingt ans, il n’en compte plus que 650 à 700 aujourd’hui, explique Bertrand Baraton, vice-président des arboriculteurs de Gâtine:

De notre côté, nous avons choisi d’arrêter la production de pommes depuis la dernière récolte, soit 50 ha, dont 22 ha ont été repris par une exploitation voisine. En cause: le manque de rentabilité, mais aussi la retraite qui approche et l’absence de repreneur.

Augmenter de 10 centimes le kilo de pommes

Pour Bertrand Baraton, les difficultés financières ont touché l’ensemble des arboriculteurs ces dernières années, surtout après les mauvaises récoltes 2009-2010-2011, et la récolte 2013 catastrophique. L’embargo russe de 2014 a été la "cerise sur le gâteau".

Pour vivre, il faut renouveler ses équipements et investir dans de nouvelles variétés, notamment les clubs. Mais pour cela, vous devez faire du résultat! Les prix bas à la vente conduisent à des prix de revient excessifs. Au final, vous ne pouvez plus investir pour maintenir la viabilité de votre activité ! Augmenter de seulement 10 centimes le kilo de pommes à la vente ne pénaliserait pas le consommateur, mais permettrait d’aider fortement le producteur ! Encore faut-il vouloir défendre notre production locale.

Si la petite taille du verger des Deux-Sèvres ne semble pas un problème, selon Bertrand Baraton, avec des OP qui ont su s’organiser, le problème est plus global, avec des contraintes qui se sont accumulées successivement sur les producteurs, jusqu’à pousser certains à cesser leur activité, de gré ou de force:

Les charges sociales, les contraintes accrues sur l’emploi de traitements ou encore les cahiers des charges ont conduit à cette situation compliquée. Nos pays voisins sont plus compétitifs.

Un peu de courage politique

Malgré tout, Bertrand Baraton espère que le verger des Deux-Sèvres se stabilisera à sa taille actuelle. Diverses actions sont déjà entreprises pour y arriver, comme le développement des circuits courts, la plantation de variétés oubliées comme la Reinette Clochard, ainsi que celle des variétés club. Et de conclure:

Il faudrait un peu de courage politique pour défendre notre production de fruits avant qu’elle ne disparaisse.  En Espagne, Italie, Allemgne et Pologne, des vergers sont en train d'être plantés !

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