Les fruits à noyau, fortement touchés par la nouvelle vague de gel

Photo :  illustrez-vous/Adobe stock
Les arboriculteurs ont dû faire face à une nouvelle vague de gel dans les vergers ces derniers jours. La France a d'ailleurs connu sa plus froide nuit pour un mois d’avril depuis 1947 entre dimanche et lundi, selon Météo-France. -10°C dans le Cher, -9,3°C dans la Marne, -4,5°C dans le Sud-Ouest.

Si l’année dernière, le bilan était sans équivoque, cette année, les pertes seront plus hétérogènes. D’ici une bonne dizaine de jours, un premier « bilan » pourra être dressé. Pour l’heure, il est encore trop tôt pour évaluer de manière significative les pertes, même s'il semble que les productions les plus touchées soient les fruits à noyau, notamment la prune. Les fruits à pépins semblent avoir été épargnés, le verdict tombera très prochainement. La vallée de la Garonne, la Dordogne, l’est de la France et une partie de la Nouvelle-Aquitaine ont été les secteurs les plus touchés, avec pour certains des prévisions de pertes en fruits à noyau supérieures à 2021.

« Entre les régions, et même à l’intérieur d’un bassin de production, le vent a été un facteur positif ou négatif dans la lutte », précise Stéphanie Prat, directrice de la FNPF.


Si, en 2021, certains avaient tout perdu, en 2022, les arboriculteurs étaient mieux préparés et mieux équipés.

« Nous avons eu des alertes sérieuses et crédibles depuis une dizaine de jours. Les arboriculteurs étaient plus armés », assure-t-elle.

[#GelAgricole] L'épisode de gel se termine par des gelées dommageables dans le sud-ouest de la, le Var et la haute vallée du Rhône avec une grande variabilité des températures classique d'un gel radiatif de printemps. Le Mistral aura protégé la Vallée du Rhône jusqu'au bout ! pic.twitter.com/BLKh7KYcq8 — Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) April 5, 2022


ITK et Serge Zaka, agroclimatologue, avaient fourni avec précision, douze jours à l’avance, les informations nécessaires aux arboriculteurs pour qu’ils puissent agir. Des cartes de prévisions ont été mises à disposition des professionnels sur les réseaux. À la suite du gel 2021, et grâce à plusieurs vagues d’aides à l’investissement, les arboriculteurs ont pu s’équiper avec des outils performants.

« De plus, contrairement à 2021, les conditions météorologiques étaient aussi plus favorables et ont permis la lutte contre le gel », poursuit Stéphanie Prat.


La protection la plus efficace est l’aspersion. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA a précisé qu’avec ce processus où le bourgeon était protégé dans un cocon de glace à 0°C, il fallait impérativement que les arboriculteurs aient accès à l’eau.

« Nous devons accélérer l’adaptation et la résilience de notre agriculteur à ces phénomènes climatiques. Nous avons des leviers à notre disposition, nous devons les amplifier et investir. Tour antigel, aspersion grâce à des retenues d’eau… Nous devons aussi amplifier les travaux de recherche et innovations pour promouvoir les variétés avec une floraison plus tardive pour être mieux protégé », indique le Premier ministre en visite dans le Tarn-et-Garonne.

Hier, @JeanCASTEX et @J_Denormandie sont venus à la rencontre des arboriculteurs, accompagnés par Françoise ROCH, présidente de la @FNPFruits  https://t.co/tStZ575UVp — FNPFruits (@FNPFruits) April 6, 2022


Le Premier ministre Jean Castex, accompagné de son ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, s’est rendu, le 5 avril, dans le Tarn-et-Garonne, l’un des territoires les plus touchés par cet épisode de gel 2022. Pour aider les agriculteurs à traverser cette seconde vague de gel, Jean Castex a indiqué avoir mis en place un dispositif d’urgence qui comprend :
  • la mise en place d’un nouveau fonds d’urgence à disposition des préfets, à hauteur de 20 millions d’euros;
  • l'activation du fonds national « calamités agricoles » de manière accélérée;
  • la réactivation pour les exploitations concernées de la prise en charge exceptionnelle des cotisations sociales, en partenariat avec la MSA;
  • le dégrèvement pour les agriculteurs concernés de la taxe foncière non bâtie.

De son côté, le CTIFL dresse un premier bilan à Lanxade (24). Avec trois nuits de gel à -3,7°C, ce sont pas moins de 30 heures de protection (aspersion et tours à vent) qui ont permis de protéger les cultures. D’importants dégâts ont déjà été recensés sur les vergers non protégés. Cet épisode de gel tardif rappelle aux arboriculteurs, une nouvelle fois, la nécessité d’investir dans la protection.

Après 3 nuits de gel à -3.7°C, 30h de protection (aspersion et tours à vent), fin de l’épisode de gel. Au #CTIFL Lanxade (24), importants dégâts sur vergers non protégés : la protection devient indispensable @FNPFruits #anpp #luttecontrelegel #FrAgTw pic.twitter.com/rPH5DK6CB5 — CTIFL (@_Ctifl) April 6, 2022

 

Techniques culturales

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15