Les alternatives au glyphosate encore très coûteuses

Le désherbage mécanique apporte des résultats prometteurs, mais il reste encore coûteux. Photo : A.Bressolier/Pixel6TM
En vue de l’interdiction programmée du glyphosate en France, le Gouvernement a demandé aux différentes filières agricoles de faire un état des lieux de l’usage de ce désherbant et une estimation des conséquences technico-économiques de son interdiction.

Le CTIFL a ainsi mené une enquête du 26 août au 9 septembre 2019, « avec pour objectif de dresser un état des lieux détaillé des pratiques de désherbage actuelles pour chacune des filières de production fruitière (arboriculture, petits fruits, raisin de table). Il s’agissait également d’identifier les méthodes alternatives utilisées sur le terrain, de recueillir des références économiques et enfin de mettre en évidence les verrous et les situations d’impasse », explique le CTIFL. L’enquête a été menée auprès de 959 exploitations fruitières. 25% d’entre elles étaient conduites en AB et n’utilisaient, de fait, pas de glyphosate.

Les pratiques alternatives se développent

Il résulte de l’enquête que « le désherbage des cultures fruitières est une condition essentielle de leur compétitivité ». Pour accomplir cette tâche, 98% des arboriculteurs qui désherbent leurs parcelles avec des produits phytosanitaires enquêtés ont déclaré avoir recours au glyphosate « en raison de son efficacité sur un large panel d’adventices et de sa souplesse d’utilisation ».
Cependant, les interrangs étant le plus souvent laissés enherbés, l’application d’herbicide se limite en général sur une zone de 25% à 50% des surfaces cultivées.
Les vergers en production fruitière intégrée (PFI), qui représentaient 65% de l’échantillon interrogé, « sont déjà largement engagés vers des pratiques de réduction de l’utilisation des herbicides », constate le CTIFL. Ainsi, 20% d’entre eux « intègrent déjà des méthodes alternatives dans leurs stratégies de désherbage », et 18% ont même « totalement exclu l’application d’herbicides ». L’arrêt des herbicides dépend cependant des types des cultures, certaines connaissant encore des impasses techniques.

Des surcoûts conséquents

Si les alternatives au désherbage chimique sont encore peu utilisées, l’explication principale demeure dans le rendement et le coût.
Selon l’enquête, la perte de rendements transitoire (pendant les 3 années suivant l’adoption des nouvelles pratiques) s’élève à environ 10%. Financièrement, cela peut se traduire par une perte de 1 840€/ha  à 3 680€/ha en pomme, 1 600€/ha à 3200€/ha en abricot ou encore 587€/ha à 1 173€/ha en noix.
À ces pertes de rendement, il faut ajouter le surcoût des charges de production, qui peuvent aller de 62€ à 206 € par hectare et par an pour la méthode de tonte des rangs de plantation, et de 193€ à 470€ par hectare et par an pour la méthode de désherbage mécanique.

Besoin de temps

Le CTIFL rappelle par ailleurs que les méthodes alternatives ne sont pas encore techniquement satisfaisantes pour tous les types de culture. Le centre technique en conclut qu'« au vu des verrous technico-économiques à lever, il semble impossible de mettre au point et valider des solutions pour toutes les productions fruitières dans un délai extrêmement court ».

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