L’arrêté abeille en pique plus d’un

« Le nouvel arrêté abeille peut paraître contraignant, mais nous avons heureusement pu obtenir des assouplissements sur les horaires de traitements fongicides », souligne Cynthia Ranaivoarison, chargée de missions affaires juridiques à la FNPF. Entré en vigueur depuis le 1^er janvier 2022, et appliqué réellement depuis juillet 2022, cet arrêté s’étend désormais à l’ensemble des produits phytopharmaceutiques (herbicides, fongicides, adjuvants), et non plus uniquement les insecticides. Seuls les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes) et les produits d’éclaircissage ne sont pas concernés, alors que les produits de biocontrôle oui. Si le produit est autorisé par l'Anses pour un usage en floraison, le traitement devra être réalisé dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui le suivent. L’année 2023 correspond donc à la première campagne de traitement complète dans les vergers, sous l’application du nouvel arrêté.

Face à la crainte des arboriculteurs de ne pouvoir réaliser efficacement les traitements fongicides sur cette courte plage horaire (conditions d’application moins efficaces, fenêtre de traitement trop réduite, plage horaire contraignante voire potentiellement dangereuses en traitement de nuit), les responsables FNPF/FNSEA ont obtenu gain de cause sur une dérogation de plages de traitement. « Pour les fongicides, il est possible d’appliquer les traitements sur n’importe quelle plage horaire, compte tenu de l’urgence liée au développement d’une maladie, et qu’il n’est pas possible d’attendre les créneaux initialement prévus par l’arrêté abeille », détaille Cynthia Ranaivoarison.

Sur l’application d’insecticides, au-delà du respect des plages horaires définies, il convient comme établi depuis 2003 de faucher toute plante fleurie en cas de traitement. « Les couverts végétaux et enherbements naturels contenant des plantes fleuries au moment du traitement insecticide – et non fongicide – doivent être en amont tondues ou broyées », poursuit-elle. Si cette règle est assez méconnue, des contrôles en 2022 par l’OFB ont conduit certains producteurs à en prendre connaissance. « Nous communiquons largement auprès de nos adhérents notamment via les structures syndicales départementales, pour que tout se passe pour le mieux sur la campagne, sans incident », insiste la chargée de missions FNPF.

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