La récolte de pommes française devrait s’élever à 1,652 million de tonnes pour la nouvelle campagne qui s’annonce ; en hausse comparé à la campagne précédente (1,477 million de tonnes) et à la moyenne quinquennale (1,555 million de tonnes). C’est ce qu’a annoncé l’ANPP (Association nationale pommes poires) lors du lancement de la campagne pommes qui a eu lieu le 29 août à Paris.
Les récoltes de variétés internationales (Golden, Gala, Fuji…) devraient augmenter de 6% comparé à la moyenne quinquennale, celles des variétés club (Pink Lady, Jazz…) de 27%. Seules les variétés « terroirs », consommées uniquement sur le territoire français devraient voir leurs récoltes reculer, d’environ 11%. Les récoltes de la variété Ariane, par exemple, devraient diminuer de 38%.
Baisse de 37% de la récolte polonaise
Si l’on met ces chiffres en parallèle avec les chiffres européens, l’année s’annonce bonne pour les producteurs français. Car la production européenne devrait être 15% inférieure à celle de la moyenne quinquennale (8% si l’on s’intéresse uniquement aux variétés internationales). En Europe de l’Ouest, la récolte devrait être assez stable. C’est l’Europe de l’Est, avec 33% de baisse, qui tire la récolte européenne vers le bas. Parmi les gros reculs notables, celui de la Hongrie (-25%) et de la Pologne (-37%), plus gros producteur de l’Europe de l’Ouest.Ces données pourraient laisser aux producteurs français des débouchés à l’export, car l’offre européenne devrait être inférieure à la demande.
Ainsi, « la France se retrouve dans une situation positive », affirme l’ANPP qui relève « la belle qualité visuelle, la qualité gustative optimale et le taux de sucre élevé ».
Face à ces données encourageantes, Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP, appelle la filière à relever un nouveau défi collectif : celui de « comprendre les causes du recul de la consommation de pommes et trouver le moyen de remonter la pente ».
L’émergence des variétés tolérantes à la tavelure
L’ANPP a également profité de la journée pour faire le point sur la situation du verger français. L’ANPP représente 65% des récoltes françaises, soit 24 265 ha. Alors qu’en 2014, la Golden représentait 31,5% du verger, elle n’en représente plus que 24%, mais elle reste toujours la première variété cultivée. Suivent la Gala (21%), la Pink Lady (10%) et la Granny (7%). L’ANPP constate par ailleurs une émergence des variétés résistantes à la tavelure qui sont passées de 3,4% en 2014 à 6% en 2019. Lors de son exposé, Pierre Varlet, référent technique à l’ANPP, a d’ailleurs appelé les distributeurs à mettre en avant ces nouvelles variétés qui répondent à la demande des consommateurs de diminuer le recours aux produits phytosanitaires.L’ANPP continuera par ailleurs en 2020 à promouvoir sa démarche Vergers écoresponsables auprès du grand public et à encourager les producteurs de pommes à tendre vers la Haute Valeur environnementale (HVE). L’objectif fixé par l’ANPP d’atteindre 50% de vergers certifiés HVE à l’horizon 2022 pourrait d’ailleurs même être atteint dès 2020.